Ce n’est pas le parfait « happy end ». Ce mercredi soir, Titoune, un patou qui se promenait depuis un mois en liberté au parc Campagne Pastré, a pu être attrapé. Un soulagement pour son maître, vite succédé par la tristesse de voir le chienne récupéré par sa propriétaire.

Le 20 septembre dernier, Titoune avait échappé à la vigilance de Michel Poggioli lors d’une balade dans le parc du 8e arrondissement de Marseille. Depuis, chaque jour, à 5h30 et 20h30, il y retournait, l’appelait et la nourrissait, sans jamais parvenir à l’approcher suffisamment pour lui accrocher sa laisse et repartir en sa compagnie. C’est pourtant bien ce qu’il pensait faire, ce mercredi soir, quand l’animal de 40 kilos a enfin été attrapé, grâce à un dispositif conséquent : 12 marins-pompiers (dont une brigade cynophile et des pilotes de drone), trois policiers municipaux, un agent du service des parcs et jardins, un agent de la Sacpa (fourrière animale) et un vétérinaire chevronné.

Ce dernier, avec un fusil à fléchette, a pu endormir le chienne. Mais Titoune a parcouru plusieurs kilomètres avant de se laisser tomber. Après 45 minutes de recherche nocturne, les marins-pompiers l’ont retrouvée et capturée, « alors qu’elle commençait à se réveiller », explique l’un d’eux. Le temps pour Michel Poggioli de la serrer dans ses bras… pour la dernière fois. Car Titoune a pris la direction de la Sacpa, à Marseille, pour y être surveillée pendant la nuit. Mais ce jeudi matin, il n’a pas pu repartir avec elle.

« Je veux garder le chien »
Titoune, une chienne Patou de 40 kilos, a été retrouvée après trois semaines d’errance dans le parc Pastré, situé dans le 9ᵉ arrondissement de Marseille - 151025PLN05Titoune, une chienne Patou de 40 kilos, a été retrouvée après trois semaines d’errance dans le parc Pastré, situé dans le 9ᵉ arrondissement de Marseille – 151025PLN05 Philippe Laurenson

Après un imbroglio tranché par l’officier de police judiciaire, contacté par la police municipale appelée en renfort sur place, le patou a, en effet, été remis à celle qui, légalement, est toujours sa propriétaire : Marie-Raphaëlle Ginon, éleveuse de Visan, dans le Vaucluse. « Pour nous, la personne renseignée dans le logiciel Icade et sur la puce du chien est la propriétaire, mais cela peut aussi être le détenteur d’un contrat de vente en bonne et due forme, explique Laurie Pierdon, responsable adjointe de la Sacpa. Avec la vétérinaire Mélissa Pace, nous sommes intervenus pour mettre la chienne en sécurité, mais notre rôle s’arrête là. »

Le 15 septembre, Michel Poggioli a en effet signé un contrat de vente et versé 200 €, s’engageant à payer la même somme un mois plus tard, au terme de la période d’essai. Ce qu’il n’a pas pu faire, les relations s’étant dégradées, entre-temps, avec l’éleveuse. Si lui affirme lui avoir envoyé un mail pour lui demander son Rib afin d’effectuer un virement, elle dit ne pas l’avoir reçu. « De toute façon, aujourd’hui, je veux garder le chien. Monsieur Poggioli n’est plus apte à avoir un patou, qui n’est pas fait pour vivre en appartement », confie-t-elle. Cette dernière lui avait pourtant déjà vendu Dolly, il y a dix ans et cédé Titoune en affirmant n’en avoir « pas besoin dans (son) programme d’élevage ».

Michel Poggioli, lui, faisait valoir ses droits, évoquant « un contrat de vente ferme », en vain. « C’est une honte, j’ai tout fait pour retrouver Titoune qui était malheureuse au chenil et c’est d’ailleurs la raison pour laquelle elle m’a été donnée, justifie-t-il. Pendant un mois, j’ai tissé des liens avec elle et je suis triste de ne pas rentrer avec. » Le Marseillais a toutefois l’intention de « (se) battre » et de « faire appel à des associations pour récupérer Titoune le plus vite possible ».