Depuis plusieurs années, l’abonnement aux transports en commun franciliens subit une hausse au 1er janvier, en tenant compte de l’inflation et des besoins de financement des infrastructures.

Vers un passe Navigo à plus de 90 euros en Île-de-France ? C’est en tout cas ce qu’indique, ce jeudi sur son compte X, le groupe politique francilien «Gauche communiste, écologiste et citoyenne». «Au 1er janvier 2026, le passe Navigo coûtera plus de 90 euros par mois et quasi 1000 euros par an. Une décision de Valérie Pécresse », peut-on lire sur cette publication. Citant notamment le coût de l’ouverture à la concurrence du réseau de bus en Île-de-France, l’élue régionale d’opposition LFI Céline Malaisé déplore une succession de «mauvais choix politiques» qui conduisent aujourd’hui la région à augmenter le prix de l’abonnement aux transports en commun franciliens. Celui-ci passerait ainsi de 88,80 euros par mois aujourd’hui à 90,80 euros par mois à partir de janvier. Une hausse basée en réalité sur un calcul mécanique, qui prend en compte le niveau d’inflation moyenne attendu en 2026 par la Banque de France (1,3%), auquel est ajouté 1% d’augmentation supplémentaire décidée lors de l’accord État-région sur le financement des transports en commun franciliens.

La région Île-de-France refuse de son côté de confirmer ce chiffre, rappelant au passage que les nouveaux tarifs, «comme chaque année», ne seront pas officiellement décidés avant le conseil d’administration d’Île-de-France Mobilités (IDFM) du mois de décembre. L’autorité organisatrice des transports en commun franciliens assure toutefois que la hausse du prix du passe Navigo sera «une nouvelle fois contenue», et «ne dépassera pas le niveau d’inflation +1% au maximum». Un «bouclier tarifaire» promis par Valérie Pécresse, qui entend ainsi «protéger les usagers de toute hausse tarifaire brutale». Interrogée à ce sujet ce jeudi à l’occasion de la mise en service de la première rame du nouveau métro MF19 sur la ligne 10, la présidente LR de région a affirmé qu’il n’y aurait «pas de hausse massive des tarifs».


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Les tarifs «augmentent parce qu’il y a toutes ces modernisations»

L’élue a également défendu ses choix politiques coûteux mais ambitieux, rappelant qu’elle avait choisi de moderniser les infrastructures de transports plutôt que de contenir les investissements. «Peut-être que quelqu’un d’autre à ma place aurait choisi de faire des passes Navigo gratuits, mais il n’y aurait pas eu de nouveaux trains», a-t-elle lancé, expliquant ne pas avoir eu peur d’aller voir l’État pour lui demander de trouver de nouvelles recettes. Fin 2023, Valérie Pécresse avait obtenu que les transports en commun soient financés à la fois par les usagers, mais aussi par les employeurs, via l’augmentation de la taxe sur le versement mobilités (VM) payée par les entreprises de la région, ainsi que par les collectivités locales (ville de Paris, départements et région). Ces dernières se sont engagées à augmenter leur contribution à la hauteur de l’inflation +2% sur cinq ans, entre 2023 et 2028, puis à la seule hauteur de l’inflation entre 2028 et 2031. «Tout le monde cotise mais les usagers sont protégés à travers cette hausse modérée», a estimé Valérie Pécresse ce jeudi, se disant prête à faire des choix politiques «impopulaires» s’ils permettent d’améliorer la qualité de service des usagers.

À ce sujet, elle a notamment cité la livraison prochaine du Grand Paris Express, qui viendra «doubler le réseau de métro en Île-de-France avec plus de 200 km de nouvelles lignes ferrées d’ici à 2031», mais aussi le prolongement du RER E jusqu’à Mantes-la-Jolie ou encore le prolongement du tram T13. En outre, elle a également rappelé que la région allait «poursuivre le renouvellement complet de tous les bus, cars, métros, trains et RER». Les tarifs «augmentent parce qu’il y a toutes ces modernisations», a-t-elle affirmé, sans préciser si certains titres de transport subiront une augmentation plus importante que les autres. Selon l’opposition, avec cette augmentation «modérée» du prix du passe Navigo, IDFM pourrait être contrainte d’augmenter plus fortement les tarifs des tickets Paris Visite, ceux qui permettent de voyager vers ou depuis les aéroports ou encore la tarification sociale. Réponse en décembre.