Diagnostiquée d’un cancer, opérée du bassin, elle est aujourd’hui en équipe de France paralympique, avec les Jeux de Los Angeles 2028 dans le viseur.

À l’autre bout du fil, sa voix enjouée vaut à elle seule tous les bulletins de santé du monde. Cécile Addou est heureuse, cela s’entend. Une joie de vivre communicative, propre à ceux qui savent qu’ils reviennent de loin.

Elle découvre le volley à Agde à l’âge de 12 ans

Dans son cas, c’est la découverte d’une tumeur de 7 cm sur son bassin, il y a quatre ans, qui a fait basculer le quotidien de cette jeune maman. « J’avais une douleur, je pensais qu’il s’agissait d’une hernie discale, mais pas du tout. » Un coup d’arrêt brutal pour cette passionnée de volley-ball, qui a débuté à Agde à l’âge de 12 ans, avant de gravir les échelons jusqu’à atteindre la Nationale 3 avec ses copines. De belles années qu’elle chérie par-dessus tout, elle qui a quitté Agde il y a un peu plus de dix ans pour suivre son mari militaire. D’abord dans la région toulousaine puis dans le Var aujourd’hui.

Une lourde opération qui change tout

Suivie pour sa maladie à l’hôpital de la Timone, à Marseille, Cécile a subi une lourde chirurgie qui lui a sauvé la vie. Malheureusement, les dégâts collatéraux existent, eux aussi. « On m’a enlevé les racines de plusieurs nerfs, une partie des sacro-illiaques, ce qui entraîne une paraplégie incomplète de la jambe gauche. »

Mais bon, à cœur vaillant, rien d’impossible. Et Cécile n’a pas tardé à se remettre au sport. La natation d’abord – elle a participé à trois reprises aux Évadés de Brescou, une course entre le fort de Brescou et la plage de la Grande Conque –, avant de tomber sur une annonce du comité paralympique français, qui recherchait de nouveaux profils dans le cadre du dispositif “La Relève”. « J’ai envoyé ma candidature sur plusieurs disciplines : la natation, le vélo, le badminton et bien sûr le volley-ball. » Conviée à participer à un stage de deux jours à l’Insep, à Paris, Cécile a sans surprise tiré son épingle du jeu en volley, même si les règles ne sont pas identiques à la version valide. « C’est du volley assis », explique-t-elle. « On joue en gardant ses fesses au sol. » Autant dire qu’un solide gainage n’est pas optionnel !

Le maillot bleu, La Marseillaise, la fierté

Convoquée en équipe de France pour un premier stage, elle a par la suite intégré le groupe. « Porter le maillot bleu, chanter La Marseillaise, c’est très émouvant. Une vraie fierté. » Les Bleues qui viennent de remporter la Silver Nations League à Prague, ce qui leur permet d’accéder au top 6 des meilleures équipes européennes, avant de prochaines échéances corsées avec la Golden Nations League à Leipzig, en mai 2026, suivie des championnats du Monde en Chine, l’été prochain. Avec, au bout, l’espoir d’une qualification pour les JO de Los Angeles, dans trois ans.