Comme toujours aujourd’hui, cela commence sur les réseaux sociaux. Ici, par un tweet il y a cinq jours. Parmi les artistes les plus streamées à travers le monde – elle est même la chanteuse francophone la plus écoutée sur Spotify avec plus de 966 millions de streams cumulés – la chanteuse Yseult s’est agacée sur le réseau X de la ressemblance entre un de ses clips et celui de deux stars de la K-pop, la rappeuse sud-coréenne Soyeon et le DJ R.Tee feat.
Selon elle, leur clip « Damdadi » « est une copie conforme » de son clip « Bitch you could never », dont les paroles résonnent particulièrement avec ses accusations : « Tu veux être une version de moi. Salope, tu ne pourrais jamais, jamais, jamais être moi. » Des propos qu’elle a repris sur X le 11 octobre, à l’encontre de la célèbre icône de K-pop suivie par plus de 5 millions de personnes sur Instagram.
That’s insane they literally stole the entire music video from Yseult…. black artists are not respected in this industry.
First clip is « DAMDADI » by R.Tee (feat. Soyeon), we need explication from the director ZANYBROS / HONG MINHO and the label @rtstlabel . This is not… pic.twitter.com/MnbbzmItJL
— YSEULT UPDATES (@YseultUpdates) October 11, 2025
Il n’en faut pas plus pour que les fans des deux bords s’emparent de l’affaire et que la machine médiatique s’enflamme. Depuis cinq jours maintenant, l’interprète de « Corps » se retrouve au cœur d’une polémique qui n’en finit pas. Une affaire qui prend même des allures de pugilat, Yseult estimant être cyberharcelée par les fans de l’artiste sud-coréenne.
« Quoi qu’il en soit, les fans de K-pop défendent systématiquement leur artiste. Ils sont organisés comme une armée et rien ne les arrête. Cela peut être très violent », commente Manon, étudiante en lettres et fervente défenseuse d’Yseult, du haut de ses 22 ans.
Le directeur du studio coréen qui a tourné le clip s’est excusé
Sur les réseaux sociaux, les fidèles de la chanteuse française sont nombreux à relever moult similitudes entre les deux clips : décors et chorégraphie ressemblants, plans quasi identiques, esthétique générale et ambiance visuelle très proches.
Le studio coréen qui a tourné le clip de Soyeon a fini par réagir au bout de deux jours et son directeur, Hong Minho, a même présenté ses excuses. « Il est vrai que j’ai été inspiré par le travail d’Yseult et sa direction artistique. Je m’excuse sincèrement pour les scènes qui ressemblent directement à son travail original et je regrette profondément si cela a pu l’offenser, elle et son équipe. » Cependant, affirme-t-il, ni R. Tee ni Soyeon n’étaient au courant des « références » au clip d’Yseult lorsqu’ils ont accepté le tournage.
Pas de quoi calmer la colère de l’artiste, victoire de la révélation féminine pour « Corps » en 2021, remarquée lors de la cérémonie de clôture des JO de Paris 2024. « J’apprécie les mots mais soyons honnêtes, cette conversation porte sur le plagiat et non sur l’inspiration. Ne changeons pas le récit ! Donnez du crédit à qui le mérite », rétorque-t-elle sur X.
Yseult n’a pas mâché ses mots, déclarant sur les réseaux sociaux que son travail avait été « copié-collé » et dénonçant ce qu’elle perçoit comme une appropriation systématique de la culture noire par l’industrie de la K-pop, qu’elle accuse de « pomper la culture noire comme un vampire depuis des décennies ».
Ces derniers jours, Yseult explique être victime de cyberharcèlement raciste et misogyne de la part des fans de Soyeon. Sur plusieurs comptes, des internautes l’ont en effet insultée dans des messages à caractère discriminatoire, depuis sa prise de parole.
Une bataille juridique à venir ?
Pour les adeptes de Soyeon, leur idole n’est qu’une artiste invitée sur le morceau et elle n’avait aucune implication dans la conception ou la direction du clip vidéo. Elle a simplement suivi les instructions du réalisateur. Et sur X, le hashtag « Apologize to Soyeon » (« Présentez vos excuses à Soyeon ») est devenu viral.
La situation reste tendue. L’équipe de R. Tee examinerait la possibilité de modifier le clip vidéo. De son côté, Yseult, qui maintient ses accusations, exige soit une reconnaissance de son travail original, soit le retrait du clip litigieux. Elle a également annoncé être prête à se lancer dans une bataille juridique pour faire valoir ses droits d’auteur.
Bien sûr, la controverse continue de diviser les communautés de fans.