Le présentateur de la matinale de TF1, «Bonjour», était l’invité d’Anne-Élisabeth Lemoine ce jeudi dans «C à vous». L’occasion pour lui de partager son opinion au sujet du prétendu doigt d’honneur adressé à l’un de ses confrères.
Des échanges de plus en plus tendus entre les journalistes et les politiques ? Si le contexte actuel dans lequel évolue la France n’est pas à l’apaisement, les esprits semblent également s’échauder sur les plateaux de télévision ou de radio. Le dernier en date concerne Jean-Luc Mélenchon et Benjamin Duhamel sur France Inter lors de l’entretien quotidien de 8h15 de ce lundi 13 octobre. Après une interview tendue, le chef de file de la France Insoumise aurait furtivement réalisé un doigt d’honneur à l’encontre du journaliste.
Une situation, rapidement devenue virale sur les réseaux sociaux, qui a également marqué les confrères journalistes de Benjamin Duhamel. Ce mardi matin, le présentateur de «Bonjour» sur TF1, Bruce Toussaint, a fait une allusion piquante à son invité Manuel Bompard lors d’un échange quelque peu vif. «Vous allez me faire un doigt d’honneur ?», a lancé le matinalier au député de La France Insoumise. Une remarque qui n’a visiblement pas fait rire l’homme politique.
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Invité ce mardi à la table de «C à vous» à l’occasion de la sortie de son livre, dites-lui que je pense à elle, le matinalier s’est expliqué. «Manuel Bompard est quelqu’un de plus cordial. J’ai dû l’interviewer 25 fois et je n’ai jamais eu de problème. Je me suis juste permis de lui reposer une question, il s’est un peu agacé. Ce n’est pas très grave. Ce sont des choses qui arrivent très régulièrement sur les interviews matinales», a justifié Bruce Toussaint. En revanche, l’ancien de BFMTV n’a en rien toléré l’attitude de Jean-Luc Mélenchon envers son ex-collègue. «Le geste de Jean-Luc Mélenchon vous a choqué ?», l’a questionné Anne-Élisabeth Lemoine.
Une dégradation des mœurs
«Beaucoup», a-t-il répondu par l’affirmative avant de détailler son propos : «C’est inadmissible. Rien ne justifie ce geste, rien. Encore une fois, quel que soit l’échange musclé – en l’occurrence comme le disait Patrick Cohen, là ce n’était pas si musclé que ça.» En effet, l’éditorialise opérant également sur France Inter l’a répété. «Aucune question n’était agressive de la part de Benjamin Duhamel. Simplement, Jean-Luc Mélenchon était très énervé. Il faut remettre les choses à leur place», a martelé le journaliste.
Également invité autour de la table, Laurent Berger, ancien secrétaire général de la CFDT a tenu à réagir lui aussi. «Quand on assume des responsabilités, il faut une éthique de comportement. C’est absolument indispensable, sinon on se disqualifie», a-t-il affirmé avant que Pascal Perrineau, politologue, ne surenchérisse. «On parle souvent de civilisation des mœurs. Depuis quelque temps, ça va dans le sens inverse. Il y a un phénomène de dégradation des mœurs et en particulier des mœurs politiques où l’adversaire devient un ennemi, on mélange les genres», a analysé le spécialiste.
En revanche, l’attachée de presse Jean-Luc Mélenchon a réfuté ces accusations dès le lendemain de la diffusion de la séquence dans un document que Le Figaro a pu se procurer. «C’est entièrement faux. Le flux du direct diffusé sur France Inter ne montre à aucun moment un tel geste, et les rushs vidéos transmis par France Inter aux équipes de “Quotidien” ne le montrent pas davantage. Je me trouvais en face de lui, dans l’encadrement de la porte, à ce moment précis : il n’a pas fait ce geste», a-t-elle justifié avant de déplorer : «Cette présentation tronquée et mensongère de deux faits pourtant vérifiables, déforme profondément la réalité et contribue à fabriquer une polémique artificielle.»