France 2
Édouard Philippe a plaidé, ce jeudi 16 octobre sur France 2, pour un départ anticipé d’Emmanuel Macron, la « seule décision digne ».
POLITIQUE – L’ancien Premier ministre d’Emmanuel Macron persiste et signe. Le départ anticipé du président de la République est « la seule décision digne » à prendre, a estimé ce jeudi 16 octobre Édouard Philippe, dans l’émission politique L’Évènement, diffusée sur France 2.
Celui qui est partisan d’une démission du chef de l’État après l’adoption du budget 2026 a développé : « Je n’ai pas pris cette position parce que je pensais que je serais populaire ou parce que j’espérais convaincre le président. Le président, il a envie d’aller au terme de son mandat, et je peux le comprendre. Je l’ai dit parce que c’est la seule décision digne qui permet d’éviter 18 mois d’indétermination et de crise, qui se terminera mal, je le crains, au pays. »
Après la démission éclair du premier gouvernement de Sébastien Lecornu, Édouard Philippe avait déjà appelé, le 7 octobre, sur RTL, à l’organisation d’une « élection présidentielle anticipée ». « On ne va pas faire durer ce que nous vivons depuis six mois pendant dix-huit mois encore, c’est beaucoup trop long », avait justifié le patron d’Horizons.
« Qui a créé cette situation ? »
« Ce n’est pas simplement une crise politique à l’Assemblée nationale à laquelle nous assistons. C’est une crise très profonde sur l’autorité de l’État, sur la légitimité des institutions », a encore argumenté ce jeudi soir Édouard Philippe.
« J’entends le président de la République dire qu’il est le garant de la stabilité. Mais, objectivement, qui a créé cette situation de très grande instabilité et pourquoi ? Il se trouve que c’est lui », a-t-il ajouté, déplorant « une assemblée ingouvernable », « des politiques publiques qui n’avancent plus, des réformes nécessaires qui ne sont pas faites ».
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« Je ne suis pas du tout pour qu’il démissionne demain matin, ce serait désastreux ». Mais Emmanuel Macron « devrait peut-être, en prenant exemple sur des prédécesseurs et notamment le général De Gaulle, essayer d’organiser un départ qui nous évite pendant 18 mois de continuer à vivre dans cette situation de blocage, d’instabilité, d’indétermination », a-t-il insisté.
La suspension de la réforme des retraites va « trop loin »
« La fragilité des institutions, c’est le maintien de la situation actuelle », a rétorqué Édouard Philippe à ceux l’accusant d’affaiblir les institutions.
Il assure aussi ne pas avoir de « querelle » avec Emmanuel Macron. « Il est venu me chercher, je ne me suis pas roulé par terre pour qu’il me nomme » à Matignon et après en avoir été « congédié » en 2020, « je ne me suis pas roulé par terre pour rester ». « J’ai créé mon parti -il n’y était pas favorable-, j’ai voulu avoir des élus en 2022 -il n’y était pas favorable-, j’ai fait sa campagne en 2022 et j’ai toujours dit ce que je pensais, de façon très loyale », a-t-il martelé.
La suspension de la réforme des retraites est une « concession qui va trop loin » et les parlementaires de son parti Horizons vont « voter contre », a par ailleurs déclaré Édouard Philippe, qui a qualifié de « pari risqué » l’abandon de l’emploi du 49.3 par Sébastien Lecornu.
Cet appel à la démission d’Emmanuel Macron n’a rien de nouveau, tant le maire du Havre mise sur une présidentielle anticipée depuis plusieurs mois déjà. Il avait annoncé sa candidature pour l’Elysée dès le mois de septembre 2024.