Après les écoles, l’avenue. Alors que ce vendredi matin, les écoles jumelles Lamoricière seront officiellement renommées « Léo Wanner » et « Robert-Jean Longuet », le candidat socialiste à la mairie de Paris Emmanuel Grégoire veut aller plus loin. S’il est élu à la mairie de Paris, lors des élections municipales de 2026, il demandera que l’avenue Lamoricière, où se trouvaient jusqu’à aujourd’hui les deux écoles du même nom, soit elle aussi débaptisée.
Il y a 64 ans jour pour jour, le 17 octobre 1961, des centaines d’Algériens subissaient la répression sanglante de la police française dans les rues de Paris. Ce jour-là, une manifestation pacifique était organisée suite à l’appel du FLN, le front de libération nationale.
Un homme à l’origine de massacres en Algérie
C’est en ce jour symbolique qu’Emmanuel Grégoire demande donc que le nom de Louis Juchault de Lamoricière disparaisse de cette voie du XIIe arrondissement de Paris, à quelques encablures de la porte de Vincennes. Et pour cause, ces 225 mètres portent le nom d’un des artisans les plus importants de la colonisation de l’Algérie au XIXe siècle.
Une colonisation brutale qui a été marquée par une répression très violente, notamment envers les civils. Le général est notamment connu pour avoir ordonné les incendies de villages, des destructions de récoltes, des déplacements forcés ou encore des massacres par asphyxie dans des grottes de milliers d’Algériens.
« La nomenclature d’une ville n’est jamais figée »
« Nous devons (cette débaptisation) aux victimes de cette nuit tragique et à toutes celles et ceux qui continuent de porter la mémoire de leur combat pour l’indépendance », fait savoir Emmanuel Grégoire, qui rappelle que depuis l’élection de Bertrand Delanoë, six lieux de la capitale ont été renommés. « Preuve que la nomenclature d’une ville n’est jamais figée », poursuit le député de Paris.
« Il ne s’agit pas d’oublier notre histoire. Ce changement doit s’inscrire dans une démarche pédagogique, afin que les Parisiennes et les Parisiens conservent la mémoire des faits », continue Emmanuel Grégoire, ajoutant qu’il espère voir le nom d’une femme remplacer celui de Lamoricière. En 2025, moins d’une rue sur cinq porte le nom d’une femme à Paris.