Jeudi 16 octobre, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a présenté son projet de « mur anti-drones ». Cette initiative de défense contre les drones fait partie d’un plan en quatre volets visant à créer une « Europe capable de se défendre », qui devrait être mis en œuvre d’ici 2030.
Les autres éléments comprennent l’« Eastern Flank Watch » pour renforcer la présence militaire sur le flanc est, la défense aérienne européenne et même un bouclier de défense dans l’espace.
Tout cela a été résumé dans un « plan clair avec des objectifs communs et des étapes concrètes », a déclaré Mme von der Leyen à Bruxelles.
Ursula von der Leyen fait référence à des incidents récents
L’initiative de défense contre les drones (Eddi) vise à protéger non seulement les pays voisins de l’Ukraine, mais aussi l’ensemble de l’UE. Les incidents récents et les observations de drones dans plusieurs pays, qui ont causé des dommages et perturbé le trafic aérien, ont rendu cette initiative encore plus urgente aux yeux de Bruxelles.
En septembre, l’armée de l’air polonaise a abattu plusieurs drones russes. Ceux-ci auraient auparavant violé l’espace aérien polonais lors d’une attaque contre des cibles dans l’ouest de l’Ukraine.
Plus tard, des drones ont été aperçus dans plusieurs pays européens plus centraux, notamment au Danemark, mais aussi en Allemagne. Les objets volants seraient apparus à proximité d’aéroports, notamment à Munich, Copenhague et Oslo. Les responsables politiques ont immédiatement émis l’hypothèse qu’il pourrait s’agir de provocations de la part de la Russie.
Renforcement du flanc est et de la sécurité maritime
À ce jour, aucune preuve tangible de cette hypothèse n’a été rendue publique. Pour Mme von der Leyen et la Commission européenne, ces incidents ont toutefois été l’occasion d’annoncer une « approche à 360 degrés » en matière de défense contre les drones pour l’ensemble de l’UE. Celle-ci devrait être opérationnelle d’ici fin 2026 et pleinement opérationnelle un an plus tard.
L’« Eastern Flank Watch » (« Sentinelle flanc est », ndlr) vise quant à lui à renforcer la défense aérienne et la défense contre les drones le long des frontières extérieures orientales de l’UE. Il est prévu de le relier à des systèmes de défense terrestre et de sécurité maritime dans la mer Baltique et la mer Noire. Ce système est destiné à contrer d’éventuelles « menaces hybrides » et la « flotte fantôme russe ».
Selon le ministre fédéral allemand de la Défense, Boris Pistorius, l’Allemagne prendra même la tête du projet « European Air Shield ». Sous cette bannière, Bruxelles souhaite mettre en place un système de défense aérienne à l’échelle de l’UE, compatible avec l’OTAN. Ce système interconnecté à plusieurs niveaux doit être mis en place au-delà des frontières nationales et disposer des capteurs nécessaires.
Nouveau « Space Shield » : la défense européenne en orbite
M. Pistorius a annoncé que l’Allemagne prévoyait d’investir dix milliards d’euros dans différents types de drones au cours des prochaines années. Cela inclurait également des drones d’attaque. Il n’a pas précisé si l’Allemagne soutiendrait les projets de l’UE en matière d’approvisionnement commun en matière de défense. La Commission européenne propose d’organiser conjointement au moins 40 % des achats d’ici la fin 2027.
Selon les informations de l’agence de presse allemande, il est également prévu d’introduire un rapport annuel sur l’état de préparation de la défense (« Annual Defence Readiness Report ») afin de suivre les progrès réalisés.
Un autre pilier du programme est le « European Space Shield », un bouclier de défense dans l’espace qui devrait être opérationnel dès 2026.
L’objectif est de protéger l’infrastructure satellitaire européenne, c’est-à-dire les objets spatiaux qui sont essentiels pour les communications, la navigation et l’observation de la Terre.
La présidente de la Commission européenne souhaite faire approuver le plan quinquennal pour le réarmement européen dès 2025
Selon la « feuille de route pour la préparation de la défense » publiée jeudi, les satellites nationaux et commerciaux doivent être intégrés dans un réseau de défense commun afin de les protéger contre les attaques de brouillage, les tentatives de tromperie et autres menaces en orbite.
Le système s’appuiera sur des projets spatiaux européens existants tels que Galileo (réseau de navigation) et Copernicus (observation de la Terre) et sera complété par la nouvelle plateforme de communication IRIS², qui devrait être pleinement opérationnelle à partir des années 2030.
La Commission européenne souhaite que les États membres approuvent ce projet de plusieurs milliards d’euros avant la fin de l’année. Le calendrier prévoit de lancer le Space Shield au deuxième trimestre 2026 et de le développer progressivement jusqu’en 2030. Dans le même temps, Bruxelles prévoit d’augmenter les dépenses de défense et d’espace dans le prochain cadre financier de l’UE (2028-2034) pour atteindre un total de 131 milliards d’euros.
Le nouveau budget de l’Agence spatiale européenne doit être décidé lors d’une conférence ministérielle qui se tiendra en novembre à Brême.
En mars dernier, les États membres de l’UE avaient déjà décidé d’un renforcement massif de leur armement afin de rehausser considérablement la capacité de défense européenne dans les cinq ans à venir.
D’ici 2030, la capacité de défense doit être améliorée sur la base d’objectifs clairement définis et d’un rapport annuel.
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