A Big Bold Beautiful Journey comptait sur son casting (Margot Robbie, Colin Farrell) pour se défendre au box-office. Ça n’a pas fonctionné.
Vidéaste spécialisé dans l’analyse de films et séries, Kogonada est passé à la réalisation en 2017 avec Columbus. Encouragé par une critique très enthousiaste, il a enchainé avec le film de science-fiction After Yang, présenté dans la sélection Un certain regard au Festival de Cannes et très commenté lors de sa sortie en 2021. Son prochain film était forcément très attendu, d’autant qu’il cédait aux sirènes hollywoodiennes en misant sur un casting prestigieux.
Colin Farell, Margot Robbie et Phoebe Waller-Bridge étaient à l’affiche de A Big Beautiful Journey, qui s’est même offert une partition du grand Joe Hisaishi. Mais le 18 septembre, date de sa sortie, c’était la douche froide. Et la température n’a fait que chuter depuis.
A Big Beautiful Journey… mais pas au box-office
Dès le premier week-end, c’était une déception. Le long-métrage a démarré avec à peine 3,2 millions de dollars malgré 3 330 salles aux États-Unis, ce qui le plaçait à la sixième position du classement, derrière quatre films avec plus de deux semaines dans les pattes et… Him, l’un des autres gros bides du moment. Pour son deuxième week-end, il a chuté de 66 %, dépassant à peine le million de dollars. Et lors de la troisième, le couperet est tombé : A Big Beautiful Journey a été déprogrammé de la plupart des salles (2 721) et a donc plongé de 93%. C’était déjà fini.
En trois semaines à l’affiche, il a donc cumulé 6,6 millions de dollars aux États-Unis. Une somme rachitique gonflée par le score international, de 13,5 millions. En tout, il a péniblement dépassé les 20 millions de dollars au box-office mondial. Et pourtant, si l’on en croit The Numbers, son budget est estimé à 45 millions de dollars ! C’est donc un véritable accident industriel, parmi les plus importants de l’année. En France, il est sorti dans 200 salles, où il a attiré 46 889 curieux en deux semaines.
La guimauve de trop
Que s’est-il donc passé avec cette romance fantastique prestigieuse, pourtant taillée pour prendre d’assaut les cérémonies de remise de prix ? C’est simple : le film n’a pas plu du tout. Dès que l’embargo presse américain est tombé, ça sentait le vinaigre : “Il faut au moins reconnaître à A Big Beautiful Journey une égalité totale et démocratique dans sa façon de gâcher le talent des uns et des autres”, avait osé le New York Magazine. Les retours des spectateurs n’étant pas beaucoup plus enthousiastes, le film avait peu de chance de triompher.