Soldats vénézuéliens patrouillant près du pont Simon-Bolivar à la frontière entre la Colombie et le Venezuela, le 16 octobre 2025. SCHNEYDER MENDOZA / AFP
A la suite du déploiement de navires de guerre américains dans les Caraïbes, le Venezuela a renforcé, jeudi 16 octobre, sa présence militaire dans les Etats frontaliers avec la Colombie, dans le cadre de manœuvres impliquant 17 000 soldats, ont constaté des journalistes de l’Agence France-Presse (AFP).
Les Etats-Unis ont déployé sept navires de guerre dans les Caraïbes et un dans le golfe du Mexique, officiellement dans le cadre d’une opération contre le narcotrafic, visant particulièrement le Venezuela et son président, Nicolas Maduro. Donald Trump a aussi dit avoir autorisé des opérations clandestines de la CIA dans ce pays.
Washington avait par ailleurs annoncé avoir mené cinq frappes sur des bateaux, affirmant avoir tué au moins vingt-sept personnes au cours de ces opérations. L’AFP n’a pas pu vérifier indépendamment ces bilans. Une sixième opération a eu lieu jeudi. Elle a laissé « pour la première fois des survivants » à bord, selon des chaînes de télévision dont CBS, CNN et NBC, citant des responsables américains. Le Pentagone n’a pas encore répondu aux questions de l’AFP.
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« Peuple en armes »
Nicolas Maduro, qui nie tout lien avec le narcotrafic, considère le déploiement américain comme une « menace » et a ordonné en retour des manœuvres militaires impliquant des milliers de soldats à travers le pays. Les autorités locales des Etats de Tachira et Amazonas ont annoncé, jeudi, la mise en place de patrouilles et de procédures de contrôle aux passages frontaliers avec le voisin colombien.
Dans le Tachira, où se trouvent les trois principaux ponts reliant le Venezuela à la Colombie, les forces se sont déployées autour du pont international Simon-Bolivar, qui relie les villes colombiennes de Cucuta et Villa del Rosario à la ville vénézuélienne de San Antonio, a constaté l’AFP.
Dans l’Etat d’Amazonas, mitoyen du Brésil, les forces ont reçu l’ordre de protéger « les entreprises stratégiques » et « les services de base ». Ces actions visent à « élever le niveau de préparation opérationnelle » des forces et à assurer l’intégration du « peuple en armes », a déclaré le chef de la ZODI d’Amazonas, le général Lionel Sojo. Le Venezuela maintient également des déploiements dans les zones côtières.
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Départ de l’amiral Alvin Holsey
Sur le réseau social X, l’amiral américain Alvin Holsey a fait savoir qu’il allait quitter son poste de chef du commandement des forces américaines pour l’Amérique du Sud et l’Amérique centrale le 12 décembre et « prendre sa retraite de la marine », sans expliquer les raisons de son départ précipité, après « plus de trente-sept années » dans l’armée. Il occupait ce poste depuis moins d’un an, alors que de telles missions durent « généralement trois ans », explique le New York Times, qui cite en outre deux responsables faisant état, sous couvert d’anonymat, d’« inquiétudes [de l’amiral] concernant la mission ».
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Par ailleurs, le journal américain Miami Herald a rapporté jeudi que la vice-présidente vénézuélienne, Delcy Rodriguez, et son frère Jorge avaient entamé des négociations avec Washington pour évincer Nicolas Maduro en échange de leur maintien au pouvoir, sans préciser ses sources.
Mme Rodriguez a fermement démenti sur sa messagerie Telegram : « Fake !! [“Un faux”] Un autre média qui s’ajoute au dépotoir de la guerre psychologique contre le peuple vénézuélien. Ils n’ont ni éthique ni morale, et favorisent exclusivement le mensonge et la charogne. » « La révolution bolivarienne compte sur un haut commandement politico-militaire uni autour de la volonté du peuple », a-t-elle ajouté, accompagnant sa publication d’une photo d’elle aux côtés de Nicolas Maduro avec pour légende : « Ensemble et unis avec le président Maduro ».
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Le Miami Herald soutient que la vice-présidente aurait fait passer sa proposition via l’intermédiaire du Qatar, un pays qui a servi de médiateur entre les Etats-Unis et le Venezuela pour des échanges de prisonniers.
Répondant à l’autorisation donnée par Donald Trump à la CIA d’effectuer des opérations clandestines au Venezuela, Nicolas Maduro a déclaré, jeudi, lors d’un évènement officiel : « Quelqu’un peut-il croire que la CIA n’est pas active au Venezuela depuis soixante ans ? Quelqu’un peut-il croire que la CIA n’a pas conspiré depuis vingt-six ans contre le commandant Chavez et contre moi ? »