Vanessa Paradis
a beau avoir commencé sa carrière à 14 ans,
elle a toujours su s’imposer face aux plus grands.
En 1987, elle explose avec Joe
le taxi, écrit par Étienne Roda-Gil. Mais pour son deuxième
album, Variations sur le même
t’aime, c’est un autre monument de la chanson française qui
prend la plume :
Serge Gainsbourg
. Onze titres signés du poète provocateur qui
offriront à la chanteuse un vrai tournant artistique et une
Victoire de la musique dans la catégorie meilleure interprète
féminine.

Trente ans plus tard, la
compagne de
Samuel Benchetrit
est revenue sur cette collaboration mythique
au micro d’Europe 1, dans l’émission Culture Médias. Invitée pour parler de son huitième
album Le retour des beaux
jours, Vanessa Paradis a accepté d’évoquer ce lien
unique avec Serge Gainsbourg
, souvent commenté et parfois
mal compris. Loin de toute tension, elle a tenu à rétablir la
vérité.

Vanessa Paradis : “Le
personnage provocateur…”

Durant l’entretien, la mère de

Lily-Rose Depp
a évoqué avec émotion le souvenir de
l’auteur-compositeur disparu. Elle a tenu à démentir l’image d’un
Gainsbourg provocateur ou distant, affirmant au contraire avoir
trouvé en lui une figure bienveillante. “Il est complètement paternel, d’une tendresse
absolue, rien à voir avec le personnage
provocateur
qu’on voit”, a-t-elle confié. Une
déclaration qui tranche avec certaines phrases restées célèbres du
chanteur, comme ce fameux “Paradis, c’est l’enfer”. Une pique que la chanteuse
prend avec beaucoup de recul : “J’ai entendu ça depuis la primaire. J’étais habituée. Il
n’y a pas de problème. Et puis, c’est un homme aussi de formule, de
jeu de mots.”

Aucun conflit, aucune amertume
entre eux donc, juste un immense respect mutuel. Si leur complicité
a parfois fait jaser, notamment du côté de
Charlotte Gainsbourg
, Vanessa Paradis n’a aujourd’hui qu’un
souvenir ému de cette période : celui d’un mentor qui a cru
en elle
et qui a su révéler sa maturité d’artiste alors
qu’elle n’était encore qu’une adolescente.

« Je
voulais le meilleur de lui »

Ce lien professionnel et
affectif s’est aussi construit dans le travail. Vanessa Paradis
n’était pas du genre à tout accepter sans rien dire, même face à un
génie comme Gainsbourg. Elle raconte sans détour : “Je lui ai fait retravailler des textes,
mais je pense qu’il était très content, c’est un grand auteur et
peut-être que parfois, il avait moins envie donc
moi, je voulais le meilleur de lui.” Une franchise qui n’a
jamais froissé l’auteur de Je
t’aime… moi non plus, bien au contraire. La chanteuse précise
d’ailleurs avec humilité : “Je ne lui ai pas fait refaire absolument tous les
textes.”

Entre eux, pas de conflit
d’ego, mais une envie commune de créer quelque chose de fort. Cette
exigence artistique a donné naissance à un album culte, symbole
d’une transition entre l’innocence de Joe le taxi et la maturité d’une jeune femme
qui trouvait enfin sa voix. Aujourd’hui encore, Vanessa Paradis
parle de Serge Gainsbourg avec une gratitude
sincère.