Par
Laurène Fertin
Publié le
17 oct. 2025 à 18h50
Jeudi 16 octobre 2025, à l’INSA Rennes sur le campus de Beaulieu (Institut des sciences appliquées), une action a été menée par une trentaine d’étudiants et étudiantes de l’école d’ingénieurs alors que la journée était consacrée aux « career days ». Concrètement, cette journée permettait de mettre en relation élèves et entreprises dans le but de trouver un stage ou un PPE (projet de fin d’études), ou tout simplement, d’échanger avec des professionnels autour d’ateliers et de conférences. Mais certaines des entreprises présentes ont été ciblées.
Safran, BPCE, Vinci…
« Parmi les entreprises invitées figuraient des entreprises du complexe industrialo-militaire connues pour leur soutien matériel au génocide du peuple palestinien tel que Safran et STMicroelectronics, ainsi que des entreprises soutenant activement le colonialisme Israélien en Palestine (Cisjordanie) tel que BPCE ou des entreprises écocidaires, tel que Vinci ou Eiffage », condense Théo*.
Réunis en Assemblée générale, les élèves ont donc décidé d’en boycotter la présence, dès 10h45. Sur place, les étudiants ont procédé de plusieurs façons :
Nous avons d’abord procédé à une action « éboueur•euse », qui consistait à prendre les « goodies » publicitaires des entreprises visées. Armé•es de gilets jaunes et de sacs poubelle nous sommes passé•es aux stands des entreprises visées les unes après les autres.
Théo
Plusieurs entreprises ont été ciblées lors de l’action des étudiants et étudiantes de l’INSA. (©Transmis à actu Rennes)
Des tracts ont également été distribués : « Une carrière chez Vinci ? Tu seras peut-être amené-e à exploiter des travailleurs-euses étrangers-ères lors de tes futurs projets », pouvait-on par exemple lire sur l’un d’eux. « Vinci a été mis en examen en 2024 pour travail forcé, et pour des conditions de travail et d’hébergement incompatible avec la dignité humaine lors des chantiers de la Coupe du monde au Qatar en 2022. »
Visiblement « gêné » par le mouvement, « Safran a quitté l’événement vers 11h30 », souligne Théo.
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L’école fermée
L’après-midi, les étudiants n’ont pas pu rentrer dans l’école qui a fermé ses portes aux manifestants. Un discours a été prononcé au mégaphone, à l’extérieur.
« Nous avons discuté avec le directeur [Vincent Brunie, N.D.L.R]. S’il n’est pas d’accord sur la manière de faire, il est toutefois partant pour créer une charte des partenariats, c’est-à-dire une charte permettant de choisir les entreprises partenaires selon différents critères », explique Théo, « mais il faut que ces paroles se concrétisent en actes ».
Il y a deux ans, durant le Forum Grand Ouest, une manifestation était déjà organisée par des étudiants de l’INSA Rennes, pour les mêmes revendications. Aujourd’hui, rien n’a changé.
Théo
Contactée par la rédaction, la direction de l’INSA n’a pas répondu à nos sollicitations à l’heure où nous écrivons ces lignes.
*Le prénom a été modifié.
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