Entrée en vigueur au printemps 2025, la réforme du baccalauréat professionnel soulève l’opposition des syndicats enseignants.

Le « parcours différencié », qui permet aux élèves de terminale de la voie professionnelle de choisir entre six semaines de cours ou un stage en entreprise à la fin de l’année scolaire, est ainsi critiqué par les membres de l’intersyndicale (1) réunis mardi place de la Liberté à Toulon.

En ligne de mire : le stage en entreprise proposé aux élèves à la fin de l’année scolaire.

« De 80 à 100 % d’absentéisme »

Le nouveau calendrier de la terminale professionnelle provoque des épreuves du baccalauréat avancées au mois de mai, ce qui aurait pour conséquence de « vider » les établissements au mois de juin, laissant les enseignants seuls et démunis face à des classes désespérément vides.

Avec un fort taux d’absentéisme une fois les épreuves du bac terminées. « On atteint 80 à 100 % d’absentéisme dans certaines classes », présente Christian Petit, co-secrétaire académique du syndicat SNUEP–FSU.

Et pour cause, la majorité des élèves optent pour la période de formation en milieu professionnel (PFMP).

Cette période de stage en entreprise est gratifiée par une allocation de l’État, équivalente à vingt euros par jour.

Une aubaine, pour des jeunes souvent issus de milieux défavorisés. Un scandale, pour les syndicats d’enseignants.

« Les réformes successives n’ont fait que réduire notre temps d’enseignement devant les élèves. Les collègues n’ont plus assez de temps de formation. Conséquence, les élèves ont de moins en moins de bagages pour poursuivre leurs études », explique Christian Petit, qui rappelle que « l’enseignement professionnel public a la double finalité d’insérer dans le monde du travail, et aussi de poursuivre les études ».

Un retour à l’ancienne organisation ?

À l’issue de la dernière audience ministérielle avec les syndicats, qui a eu lieu le 25 août, le ministère de l’Éducation nationale avait annoncé la réduction du parcours différencié de 6 à 4 semaines.

Un ajustement jugé insuffisant pour les syndicats, qui réclament « l’abrogation totale » de la réforme voulue par le président de la République, Emmanuel Macron.

L’intersyndicale réclame donc l’abandon du parcours personnalisé et le rétablissement des épreuves du baccalauréat professionnel à la fin du mois de juin.

Bref, un retour à l’ancienne organisation.

Et aussi, un « plan d’urgence » avec l’ouverture de formations, des créations de postes, et la rénovation des ateliers et du bâti scolaire. Dans le Var, plus de 8 000 élèves sont inscrits en lycée professionnel.

1. Les huit organisations syndicales qui ont signé l’appel national à la grève et aux manifestations sont : SNUEP-FSU, CGT Éduc’action, SE-UNSA, CFDT Éducation, SNALC, SUD Éducation, CNT-FTE.