En matière d’intelligence artificielle, la Région Pays de la Loire avance sur deux fronts. En externe, elle accompagne les entreprises qui veulent s’y mettre, notamment les plus petites, parfois éloignées de cette technologie. Et, en interne, elle déploie depuis juin 2025 son propre outil d’intelligence artificielle. Il s’appelle LigerIA et propose plusieurs usages : de la traduction, de l’aide à la reformulation pour écrire une note de synthèse ou encore la possibilité d’extraire, au sein de la vaste base de données régionale, une documentation sur un thème.

« L’outil est proposé quel que soit le niveau hiérarchique et d’autres usages pourront être développés en fonction des besoins » , précise la vice-présidente en charge de l’intelligence artificielle, Constance Nebbula (LR). Un Monsieur IA a été recruté pour accompagner ce déploiement, qui s’appuie aussi sur l’entreprise nantaise Swift Ask. « Nous sommes l’une des collectivités les plus avancées sur l’intelligence artificielle à l’échelle nationale » , poursuit Constance Nebbula, qui indique que « 93 % des agents de la Région ayant testé l’outil s’en disent satisfaits ».

Impact sur le travail

Du côté des représentants du personnel, on ne se dit pas opposé sur le principe au déploiement de l’IA. « Cela s’impose à tous, et on n’est pas réfractaire au changement » , précise Gisèle le Marec pour Force ouvrière. En revanche, l’intersyndicale regrette de ne pas avoir été consultée sur le sujet dans le cadre du Comité social territorial et l’a fait savoir dans un tract distribué lors de la session du conseil régional, le 16 octobre. « Le CST doit être saisi pour examiner l’impact sur les conditions de travail » , note Aurore Briand pour la CFDT. « L’intelligence artificielle peut avoir des conséquences en matière d’organisation dans les équipes, de formation, d’ergonomie ou encore dans la manière d’encadrer » , poursuit Gisèle Le Marec.

photo constance nebbula, vice-présidente en charge de l’intelligence artificielle.  ©  archives ouest-france

Constance Nebbula, vice-présidente en charge de l’intelligence artificielle. Archives Ouest-France

Interrogée sur ce point, Constance Nebbula indique que la démarche a été présentée aux organisations syndicales depuis décembre 2024. « On convient de continuer nos discussions et notamment d’avoir un avis aux CST de novembre et février. » Elle rappelle aussi : « Nous n’imposons pas l’usage de l’IA. Les agents la sollicitent s’ils le souhaitent et arbitrent sur sa pertinence. On expérimente. Nous allons accompagner notre nouvelle manière de travailler ».