Près de deux ans ont passé mais l’abandon du projet d’usine de viennoiseries surgelées de Bridor, à Liffré (35), près de Rennes, est toujours frais dans tous les esprits. Il l’est encore un peu plus ce mercredi 23 avril, jour choisi par la filiale du groupe rennais Le Duff (également connu pour ses chaînes de restauration Brioche dorée ou Del Arte) pour annoncer 500 millions d’euros d’investissements industriels, entre 2024 et 2026, partout dans le monde. Partout sauf en Bretagne, où le spécialiste du croissant et du pain au chocolat a implanté l’un de ses principaux sites de production, celui de Servon-sur-Vilaine (35), à côté de Rennes.

Des investissements, Bridor, qui emploie 5 000 salariés pour un chiffre d’affaires attendu à 2,5 milliards d’euros en 2025, en a besoin pour continuer à grandir. Son objectif : multiplier son chiffre d’affaires par deux en 2030. Pour le directeur général de l’entreprise, Philippe Morin, les perspectives sont là : « Il y a des opportunités à saisir en France et à travers le monde ». Car que ce soit dans la grande distribution ou l’hôtellerie-restauration, « le marché se premiumise (monte en gamme, NDLR). Or, Bridor s’est toujours positionné sur les marchés haut de gamme ».

Trois quarts de l’activité à l’international

Pour son développement, l’industriel mise sur l’international, qui représente aujourd’hui 75 % du chiffre d’affaires. Il veut, en particulier, mettre l’accélérateur sur les États-Unis, une zone « à très forte dynamique » selon Philippe Morin. En plus des deux usines implantées dans l’Est américain (Connecticut et New Jersey), le groupe va ouvrir deux nouveaux sites : le premier à Salt Lake City, dans l’Ouest, début 2026 (200 millions d’euros d’investissement, 300 emplois) et le second à Dallas, au Sud, en 2027, afin de servir le marché sud-américain. Les capacités de production de l’usine du New Jersey vont aussi être doublées.

Toujours au rayon des investissements, Bridor a fait l’acquisition (pour un montant non dévoilé) de Laurent Bakery, une entreprise australienne créée par le boulanger-pâtissier français Laurent Boillon et qui emploie 500 salariés pour un chiffre d’affaires de 100 millions d’euros. La société possède deux sites de production en Australie et est très présente en Nouvelle-Zélande et en Chine, où Bridor a récemment doublé son propre atelier.

150 emplois créés à Falaise

Dans son plan de développement industriel, Bridor n’a pas oublié la France. L’entreprise a posé ses valises en Normandie, à la faveur d’une réorganisation industrielle d’une autre filiale de Le Duff, le fabricant de plats surgelés Frial. La société a réorganisé sa production pour la recentrer sur deux sites à Bayeux et libérer un site à Falaise (Calvados), que Bridor a reconverti et agrandi moyennant un investissement de 100 millions d’euros. Il accueillera prochainement deux lignes de production de viennoiseries : la première en novembre 2025 et la seconde en mai 2026. À la clé : la création de 150 emplois, dont une quarantaine de salariés venus de Frial.