Depuis 1977 et le premier mandat Edmond Hervé, les communistes rennais sont présents sans interruption dans la majorité municipale de gauche. Une logique d’union avec le PS de Nathalie Appéré qui devrait perdurer pour les prochaines élections municipales de mars 2026.
« On en reparlera mi-novembre quand l’assemblée générale de la section du PCF de Rennes Métropole aura pris sa décision, explique Yannick Nadesan, désigné chef de file du PCF en vue de ces municipales et adjoint à la maire de Rennes à la Santé. Se rassembler avec d’autres, ça doit se baser sur des discussions qui portent sur un projet. Nous, on n’a pas la prétention de dire qu’on a raison tout seul. Mais quand on a la prétention d’être des acteurs de cette ville de premier plan depuis près de 50 ans. »
« Nous souhaitons un encadrement des loyers »
Ces dernières années, Yannick Nadesan met en avant les sujets sur lesquels son groupe « a pesé, à travers l’ouverture de crèches, le gros investissement sur les questions de l’eau, la piétonnisation du centre-ville de Rennes ou encore la mise en place de la gratuité sociale des transports ».
Avant un très probable ralliement au PS, les élus communistes tiennent donc à faire entendre leur voix, et mettre sur la table leurs 25 nouvelles propositions, « à la fois ambitieuses et pragmatiques », pour peser dans cette campagne. Sur le pouvoir d’achat, le groupe communiste souhaite mettre en place un encadrement des loyers et un plafonnement des loyers des colocations « où il y a beaucoup d’abus », dénonce Yannick Nadesan. Sur les mobilités, aussi, avec cette proposition, déjà formulée par le passé, d’ouvrir une deuxième gare à Rennes, sur le secteur de Via Silva « car la gare est arrivée à saturation. On ne peut se satisfaire de cette situation où nos infrastructures sont insuffisantes alors qu’on veut développer le train du quotidien », pose Elsa Koerner, secrétaire départementale du PCF.
Divergences avec les écolos sur les aides aux entreprises et le Blizz
Au rayon équipements, ils souhaitent, pêle-mêle, investir dans un centre de vacances métropolitain « afin de permettre aux familles de bénéficier de vacances à moindre coût », l’ouverture d’une boîte de nuit municipale, rénover le stade Commandant Bougouin, hôte du REC Rugby, et se montrent favorables à l’extension du Roazhon Park, « à condition que la Ville ne verse pas un euro et que les travaux soient portés par le propriétaire du Stade Rennais, comme ce fut le cas pour La Piverdière », prévient Yannick Nadesan.
Un programme qui marque, aussi, certaines différences avec leurs alliés écologistes à la majorité (eux aussi en négociation pour rallier le PS au premier tour). Car là où le PCF marque sa volonté de « développer les emplois industriels comme critère prioritaire dans les conditions à remplir pour bénéficier des aides à l’emploi et à l’investissement », Confluences (le groupe formé par les Écologistes en vue des municipales), souhaite conditionner ces aides au respect du PCAET (Plan climat air énergie territorial). Divergences, aussi, sur le futur de la patinoire Le Blizz, dont le PCF souhaite conserver l’usage actuel (patinoire l’hiver, glisse urbaine l’été), alors que les écolos la jugent trop énergivore.
« Nous avons constaté des convergences fortes » avec les forces de gauche
« Lors de nos échanges avec les autres forces de gauche, nous avons surtout constaté des convergences fortes », pointe Elsa Koerner. Convergences avec Les Écologistes, notamment, sur le renforcement du soutien aux familles monoparentales (renforcement du dispositif de garde d’enfant), sur la mise en place d’un Bail réel solidaire pour les commerces dans les quartiers et le centre-ville, la présence accrue de la police municipale sur les lignes de métro (les écolos, mais aussi l’opposition de la droite et du centre, demandent la création d’une police métropolitaine des transports).
Ou encore « pousser le curseur plus loin dans la gratuité des transports », une volonté partagée par Les Écologistes et les Insoumis (dont la proposition est de garantir la gratuité pour les moins de 26 ans). Des Insoumis qui ne devraient, en revanche, pas s’allier à la majorité en place en mars prochain.