L’heure de la revanche a-t-elle sonné pour l’argent ? Souffrant de la comparaison avec son prestigieux cousin, l’or, l’argent connaît une période faste en ce moment. Le 9 octobre dernier, l’argent a dépassé les 50 dollars l’once pour la première fois depuis 1993. Ce vendredi, sa valeur dépassait même les 54 dollars soit une progression de plus 70 % en un an.

Certes l’argent nage encore dans des eaux de l’or qui a franchi la barre des 4.000 dollars ces derniers jours et continue de grimper, lui aussi à vitesse grand V. Sauf que désormais, l’argent suit son sillon et ce, pour les mêmes raisons : Incertitude économique, contexte géopolitique et développement technologique.

« Une valeur-refuge » abordable

« L’argent reste un métal apprécié par les investisseurs apprécient. Ils le considèrent un peu corrélé à l’évolution de l’or. Or, depuis quelques années, l’argent avait un peu décroché par rapport à l’or. Il méritait un rattrapage », explique en préambule Laurent Schwartz, Président Directeur Général du Comptoir National de l’Or, contacté par 20 Minutes.

Surtout, comme l’or, l’argent reste une « valeur-refuge ». « À chaque crise économique, quand les marchés baissent, les deux métaux augmentent », ajoute le spécialiste. Pour résumer, quand l’incertitude économique et géopolitique s’installe, les investisseurs préfèrent investir dans le métal plutôt que dans des titres moins « sûrs ».

Et c’est peu dire qu’entre les mesures brutales et imprévisibles de Donald Trump (les droits de douane par exemple) et les différentes crises nationales (comme en France) et géopolitiques (guerre en Ukraine, attaque israélienne sur Gaza, etc), que les marchés doutent, et avec eux les investisseurs qui cherchent à mettre leur fonds à l’abri. D’où le regain d’intérêt pour l’argent. « Cela fait cinq années consécutives que la demande est plus forte que l’offre », précise Laurent Schwartz.

Un métal très prisé de l’industrie

Si la demande est si forte, c’est que le métal précieux n’est pas convoité que par les investisseurs. En effet, l’industrie aussi raffole de l’argent. Elle en utilise 57 % des ressources mondiales. Excellent catalyseur pour l’industrie chimique, l’argent propose aussi une forte conductivité thermique et électrique. « C’est un excellent conducteur, aussi, il est très utilisé dans l’électronique, l’automobile, la téléphonie, le photovoltaïque. La demande de panneau solaire a doublé en quatre ans. Donc la demande augmente forcément », développe notre expert.

Une demande qui devrait perdurer et qui peut laisser croire à un avenir radieux sur les mois, et peut-être années à venir pour les investisseurs.

Comme pour l’or, pas besoin d’être Bernard Arnault pour mettre son bas de laine dans l’argent puisque certaines pièces se vendent autour de dix euros, et le lingot de 1 kg est actuellement côté à 1.600 euros.