Il est question de présences et d’absences, dans la nouvelle exposition en cours d’installation à l’espace Apollonia. De disparus qui murmurent à l’oreille des vivants ; de traces infimes et de traversées intimes ; d’âmes errantes.
Directeur de la structure associative sise à l’entrée de la Robertsau, Dimitri Konstantinidis a convié du 25 octobre au 7 décembre l’artiste mulhousien Joseph Bey à exposer sur ses cimaises.
D’une rive à l’autre, il navigue, intégrant dans sa démarche la mémoire, le spirituel et l’invisible. « Mon travail cherche à rendre tangible ce qui persiste au-delà de la vie », résume-t-il. Le projet Murmure des âmes puise ainsi ses racines dans un pèlerinage sur l’île japonaise de Shikoku, où Joseph Bey a parcouru pendant deux mois les 88 temples dédiés à Kobo-Daishi, le fondateur du bouddhisme Shingon.
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« Cela faisait longtemps qu’on parlait de cette exposition. Le moment était venu », estime Dimitri Konstantinidis. Pensée comme une déambulation, vivants et morts y cohabitent, l’ombre des uns nimbant les corps des autres, émergeant des couches d’affiches de récupération sur lesquelles l’artiste appose des pigments avant de venir les gratter, à l’image d’un palimpseste.
Dès l’entrée, une imposante installation d’habits suspendus accueille le visiteur. Au sein de cette “Forêt enchantée” , « chaque vêtement, porteur d’une mémoire intime, devient le témoin muet d’une présence, une trace offerte au regard de tous ». Si les premiers « arbres » ont déjà poussé – merci au partenariat avec Terre des Hommes, qui récupérera les vêtements à l’issue de l’exposition –, il reste de la place pour ceux que sont invités à ramener les visiteurs désireux de contribuer. « On peut apporter les vêtements dès ce lundi, et même par la suite, quand l’exposition aura démarré », précise Dimitri Konstantinidis. Après la magnifique exposition de Philippe Jacq l’an dernier, voilà donc une nouvelle occasion pour Apollonia de revisiter l’usage des tissus.
Au fond de la galerie associative, les couleurs se font moins vivres et la verticalité des premiers tableaux grand format cède la place à l’horizontalité et aux gisants. Pour passer d’une rive à l’autre, il faut suivre la marée des bateaux calcinés. Quelque 400 petites embarcations noires, voguant toutes dans la même direction, évoquent ici les départs et les migrations ; mais aussi la fragilité des traversées humaines, attirées comme un aimant vers la même fin… Qui n’en est peut-être pas tout à fait une.
Murmure des âmes , de Joseph Bey, du 25 octobre au 7 décembre, à l’espace Apollonia, 23, rue Boecklin à Strasbourg, du mardi au dimanche, de 14 h à 18 h. Vernissage vendredi 24 octobre à 18 h 30. Entrée libre. Dépôt des dons du lundi au vendredi, de 11 h à 17 h.