Le soleil illumine de ses chauds rayons le parvis du Parc Expo, à Saint-Etienne, en ce début de samedi après-midi. Les familles se pressent pour arriver à l’entrée du Salon du chiot qui se tient jusqu’à dimanche. Mais devant l’entrée du bâtiment, un groupe d’une vingtaine de manifestants équipés de pancartes vient dire son opposition à la tenue de l’événement.
« Nous dénonçons la marchandisation de l’animal de compagnie, en référence à la loi de 2021 qui a interdit la vente de chats et de chiens en animalerie » explique Catherine Martin, du parti animaliste, présent aux côtés de la SPA de Saint-Etienne, l’ADA de Saint-Chamond, les associations Cœur sur pattes, Anima, Help cats, l’APA Baldo, le centre de protection des animaux, One voice, Savoir animal et la ligue des animaux.
« Nous voulons lutter contre l’achat compulsif »
Et cette dernière de reprendre : « Quand on adopte, on doit bénéficier d’un délai de réflexion de 7 jours et d’un certificat d’engagement. Dans ces salons, ce n’est pas le cas alors que les associations qui œuvrent pour le bien-être animal sont, elles, systématiquement contrôlées ». Avant d’asséner : « Nous voulons aussi lutter contre l’achat compulsif tandis que les refuges n’ont jamais été aussi remplis ».
Une affirmation qu’Annie Planteblat, secrétaire générale de la SPA de Saint-Etienne, ne peut que confirmer : « Nous ne sommes pas aujourd’hui en mesure d’accueillir plus d’animaux dans nos locaux car nous comptons déjà près de 40 chiens dans nos box ». Cette dernière garde en mémoire une expérience d’adoption dans un salon : « Un jeune couple avait adopté un chien qui a déclaré une maladie grave. L’éleveur n’a plus été au rendez-vous après. Le pire, c’est qu’il n’était même pas en tort ».
« Une mise en scène séduisante d’animaux jeunes et fragiles »
Conseillère municipale d’opposition, Isabelle Dumestre (PS) a aussi tenu à marquer son opposition au Salon du chiot : « Ces événements reposent sur une mise en scène séduisante d’animaux jeunes et fragiles qui suscitent l’envie, incitant à des acquisitions irréfléchies ». Elle lance un message à la majorité municipale : « Interdire ces salons dans les équipements de la commune serait un acte cohérent et courageux, affirmant que notre ville refuse la marchandisation des animaux et choisit de défendre leur bien-être contre un mercantilisme du vivant dépassé ».
Sollicité par nos soins, l’organisateur du salon n’a pas souhaité répondre à nos questions. Enfin, il convient de signaler que parallèlement à cette manifestation, les associations PAZ et Argos 42 se sont aussi mobilisées contre la tenue du Salon du chiot, rassemblant une vingtaine de personnes.
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