Le 18 juin 2024, des gendarmes accompagnés de douaniers encagoulés surgissent autour de deux quadragénaires affairés à charger des cartons dans leur véhicule près de Brignoles, dans le Var. Les boîtes contiennent près de 216 kg de méthamphétamine d’une pureté exceptionnelle, l’équivalent des saisies annuelles en France de cette puissante drogue de synthèse. Un demi-siècle après l’affaire du Caprice des temps et la saisie, en 1972, de 438 kg d’héroïne à bord du navire éponyme, les services de renseignement de la douane de Marseille battent à nouveau un record. Mais en découvrant du matériel de laboratoire lors des perquisitions dans le Var, en ce printemps 2024, les agents dressent aussi un constat qu’ils n’avaient plus fait depuis l’époque de la French connection : la France est redevenue un territoire de production de drogue et plus seulement de consommation.

La question des flux obsède les douaniers, en particuliers les agents de son service de renseignement, la Direction Nationale du Renseignement et des Enquêtes Douanières (DNRED). Derrière son sigle obscur, le service fait partie du « premier cercle » du renseignement français, au même titre que la DGSI ou la DGSE, rendue fameuse…