Par
Glenn Gillet
Publié le
18 oct. 2025 à 19h46
« Il faut absolument faire comprendre à ce jury que les Français réclament la peine maximale pour cette assassin d’enfant ». Au lendemain du début du procès devant la cour d’assises de Paris de Dahbia Benkired, accusée du meurtre avec sévices de la petite Lola, 12 ans, en 2022 dans le 19e arrondissement, une pétition appelant les six jurés de la cour à prononcer une condamnation à la perpétuité incompressible, peine la plus lourde prévue par le Code pénal, vient de dépasser les 60 000 signatures, ce samedi 18 octobre 2025.
Une sortie peu probable en cas de condamnation à la perpétuité incompressible
La pétition, mise en ligne par l’Institut de la justice, groupe de réflexion et de lobbying proche de la droite et de l’extrême droite, explique qu’il est « possible » que l’accusée soit « condamnée à une peine inférieure » à cette perpétuité incompressible : « 30 ans de prison, ou la ‘perpétuité simple’, ce qui signifierait qu’elle pourrait sortir dans 15 ans » mais « elle n’aurait alors que 42 ans » dans le cadre d’un hypothétique aménagement de peine.
Malgré son qualificatif, la peine de perpétuité « incompressible » n’implique pas que le ou la condamné (e) terminera irrémédiablement sa vie en prison. En effet, la période dite de « sûreté » est 30 ans. Après ce délai, la personne incarcérée peut théoriquement faire l’objet d’une remise de peine pouvant se traduire par une libération ou encore un régime de semi-liberté (bracelet électronique, pointage au commissariat…) mais aucun réexamen n’a encore eu lieu à ce jour.
De nationalité algérienne, Dahbia Benkired, 27 ans faisait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF) lorsqu’elle a tué Lola, ce qui a provoqué l’indignation d’une partie de la classe politique et une mobilisation importante des franges de droite et d’extrême droite.
Au premier jour de son procès vendredi 17 octobre 2025, elle a demandé « pardon à la famille », un changement de ton après des auditions durant lesquelles elle n’avait pas éprouvé de remords, selon les enquêteurs : « C’est horrible ce que j’ai fait. Je le regrette », a-t-elle encore affirmé.
Une accusée apte à être jugée selon des expertises
Malgré le placement temporaire de l’accusée en unité psychiatrique lors de sa détention provisoire, les expertises ont conclu que son état psychiatrique était compatible avec un jugement devant une cour d’assises. « Trois expertises la considèrent comme ‘responsable pénalement’. Elle n’est pas folle (en tout cas pas suffisamment pour éviter un procès) », développe la pétition.
Fondé en 2007, l’Institut de la justice s’est fait connaître par diverses actions, notamment des pétitions, visant à demander « une plus ferme contre les coupables et plus protectrice des victimes » et à lutter contre le supposé « laxisme » des juges. Par le passé, l’association a notamment lancé une pétition en soutien au policier ayant tué le jeune Nahel par balle à Nanterre, une autre pour demander l’expulsion de toutes les personnes faisant l’objet d’Obligations de quitter le territoire français (OQTF) ou encore une autre pour demander la dissolution du Syndicat de la magistrature, classé à gauche.
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