• L’arbitre de la rencontre comptant pour la 8e journée de L1, ce samedi 18 octobre, à l’Allianz Riviera entre l’OGC Nice et l’OL a fait le choix d’interrompre le jeu.
  • Il a expliqué avoir voulu « appliquer les consignes » alors qu’un chant contre Daech jugé homophobe s’élevait des tribunes à la 86e minute, moment choisi depuis plusieurs années pour rendre hommage aux victimes de l’attentat du 14 juillet.
  • Le maire Christian Estrosi, son principal opposant aux prochaines municipales Éric Ciotti et le président du club niçois ont dénoncé une décision « totalement incompréhensible » de l’homme en noir.

Ils se feront face en mars lors des municipales. Mais Christian Estrosi et Éric Ciotti ont presque parlé d’une seule voix après l’interruption du match de football Nice-Lyon comptant pour la 8e journée de L1 ce samedi 18 octobre (3-2). L’arbitre de la rencontre, Jérôme Brisard, a arrêté le jeu quelques instants dans le dernier quart d’heure lors d’une séquence chère aux supporters niçois. 

Le public de l’Allianz Riviera a pris l’habitude de rendre hommage aux 86 personnes tuées dans l’attentat du 14 juillet 2016 à la 86e minute de chaque match disputé à domicile. Un cœur formé du nom des victimes s’affiche sur les écrans du stade et le public se manifeste avec des milliers de lumières de téléphones mobiles, ainsi que des chants, venus de la tribune populaire sud, dont un « Daech, Daech, on t’enc… ». 

Des propos jugés homophobes par l’arbitre qui, ce samedi, a demandé au speaker officiel de faire cesser les chants. Le jeu a été interrompu deux minutes puis les mêmes exclamations ont repris durant plusieurs secondes dès que le jeu a repris. Christian Estrosi a dénoncé sur X la « décision totalement incompréhensible d’interrompre la partie à la 86e minute, après le traditionnel chant de nos supporters de la populaire sud contre Daech et en forme d’hommage aux victimes de l’attentat du 14 juillet », ajoutant qu' »un peu de préparation et de discernement ne feraient pas de mal dans ces situations ».  

C’est un manque de respect pour les victimes du 14 juillet, leurs familles, et toute la ville de Nice

Fabrice Bocquet, président de l’OGC Nice

Éric Ciotti a, lui, critiqué sur le même réseau social « le manque total de discernement » de l’arbitre et du délégué de la rencontre. « Depuis 2016, la (tribune, ndlr) populaire sud et de nombreux supporters expriment ce que nous pensons tous : un message contre Daech, en hommage aux victimes. Je veux ce soir leur dire mon soutien », a-t-il écrit. 

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Le président de l’OGC Nice Fabrice Bocquet a, de son côté, déploré une décision « inacceptable ». « L’histoire retiendra qu’un match de Ligue 1 a été arrêté par un arbitre après qu’un public a eu des mots licencieux envers une organisation terroriste ayant endeuillé une ville française », souligne un communiqué du club niçois qui s’offusque contre « un manque de respect pour les victimes du 14 juillet, leurs familles, et toute la ville de Nice. Pas seulement l’OGC Nice ».  

« Nous avons extrêmement mal vécu ce moment », insiste le président du club. « L’arbitre m’a dit ne pas être au courant et avoir voulu appliquer les consignes qui sont faites », ajoute-t-il.  « C’est un manque de préparation et de sensibilité, et cela n’aurait jamais dû se produire, ce que le délégué a convenu. L’arbitre a présenté ses excuses. Nous ferons dès cette semaine le nécessaire auprès de la FFF, de Philippe Diallo et d’Anthony Gautier (directeur de l’arbitrage) pour que cela ne se reproduise jamais », conclut-il.

D.D.F. avec AFP