Le président russe Vladimir Poutine a exigé jeudi, lors de son appel téléphonique de plus de deux heures avec Donald Trump, que l’Ukraine cède le contrôle total de la région de Donetsk comme condition préalable à la paix, selon les informations du Washington Post. Cette demande place Kiev dans une position délicate et pourrait constituer un obstacle majeur à toute avancée vers la résolution du conflit.
D’après deux hauts responsables informés de la conversation, Poutine, qui tente depuis plusieurs années de s’emparer de Donetsk, considère cette région de l’est de l’Ukraine comme un verrou stratégique. Les forces russes n’ont jamais réussi à déloger totalement les Ukrainiens, pour qui Donetsk reste un rempart essentiel contre une progression russe vers Kiev.
L’insistance de Poutine montre qu’il ne renonce à aucune de ses exigences historiques, en dépit de l’optimisme affiché par Trump sur la possibilité d’un accord.
Selon le quotidien américain, Poutine aurait laissé entendre lors de l’appel qu’il serait prêt à renoncer à des parties de Zaporijia et Kherson, deux autres régions partiellement occupées, en échange de Donetsk. Cette proposition, jugée par certains responsables américains comme un « progrès » par rapport aux exigences russes du sommet d’Anchorage en août, est loin de satisfaire les Ukrainiens. Un haut diplomate européen, cité par le Washington Post, a résumé la position de Kiev : « C’est comme leur vendre leur propre jambe en échange de rien. »
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Ni la Maison-Blanche ni le Kremlin n’ont commenté ces informations. Les lignes de front restent figées depuis un an, la Russie contrôlant environ 20 % du territoire ukrainien. Trump, qui s’est engagé à mettre fin à la guerre, oscille entre pressions sur Kiev et tentatives de compromis avec Moscou. Son envoyé spécial, Steve Witkoff, a insisté auprès de la délégation ukrainienne sur le caractère russophone de Donetsk, un argument souvent avancé par le Kremlin mais rejeté par les responsables ukrainiens.
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Volodymyr Zelensky, qui espérait obtenir des missiles Tomahawk lors de la dernière rencontre à la Maison-Blanche, est reparti les mains vides. Trump, de son côté, a déclaré vouloir éviter une escalade militaire et privilégier la négociation, tout en affirmant sa capacité à « ne pas se laisser manipuler » par Poutine.
Alors qu’une nouvelle rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine est envisagée d’ici deux semaines à Budapest, la position de Moscou sur Donetsk risque de compliquer toute perspective de paix durable.
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