Déclaration du Comité central du PRCF adoptée à l’unanimité – 18 octobre 2025 – Réuni le dimanche 12 octobre 2025, le Comité central du PRCF a approuvé à l’unanimité la déclaration suivante sur la situation politique mondiale et nationale.

Fadi Kassem, secrétaire national du PRCF prononce le rapport, adopté à l’unanimité du comité central

Plus que jamais, pour entretenir le combat mené par le président Léon Landini décédé le 21 septembre dernier, les militants du PRCF s’engagent à mener le combat pour proposer une Alternative Rouge et Tricolore, seule à même de porter le Frexit progressiste et que seul un vrai Parti communiste de combat, fidèle au marxisme-léninisme, pourra mener !

Fadi Kassem, secrétaire national du PRCF

Face à une France ingouvernable et un ordre UE-OTAN discrédité, dans la continuité du combat mené par notre président défunt Léon Landini, Le PRCF appelle plus que jamais à l’unité et à la combativité !

I – Une grande bascule géopolitique vers l’Indopacifique poussant l’Axe-UE-OTAN à accélérer la marche à la guerre

Plus le temps passe et plus se confirment à l’échelle mondiale :

  • La montée en puissance d’un contrordre anti-hégémonique, symbolisé par le 25e congrès de l’Organisation de Coopération de Shanghai (OCS) et dont les pays membres regroupent à eux seuls près de la moitié de la population et de la richesse (en parité de pouvoir d’achat) mondiales. L’élargissement des BRICS + à l’Indonésie et Cuba socialiste et les multiples candidatures d’adhésion – jusqu’à la proposition de la RPC de faire adhérer la Palestine – ajoutent à cette contestation croissante, qui ne doit cependant pas faire oublier les contradictions liées aux divergences idéologiques, politiques et géopolitiques entre leurs membres.
  • Le discrédit et l’isolement croissants de l’impérialisme états-unien et de son allié israélien, dynamique que ne saurait empêcher le prétendu « plan de paix » de Donald Trump qui ne règlera nullement le conflit – et déjà par la création de plus en plus hypothétique d’un Etat palestinien – du fait du refus d’Israël d’accepter un Etat palestinien à ses côtés, ni n’empêchera la « théocratie fasciste » israélienne (selon l’expression du maire de Tel Aviv Ron Huldai) de poursuivre le génocide du peuple palestinien. Ce discrédit se retrouve jusqu’au sein de l’Assemblée générale de l’ONU.
  • L’alignement servile toujours plus fort de l’Union européenne sur l’atlantisme, avec le désir d’élargir son espace aux vassaux ukrainien et moldave afin de poursuivre l’offensive belliqueuse contre la Fédération de Russie.

A ce sujet, pour conjurer les contestations et le discrédit croissants, les tenants de l’ordre euro-atlantique jouent plus que jamais la carte de la fascisation et de la marche à la guerre, et déjà aux Etats-Unis où le vice-président James D. Vance, interpelé sur le fait que « tuer les citoyens d’une autre nation qui sont des civils sans aucune procédure régulière est qualifié de crime de guerre » (après le bombardement en mer de Caraïbe de navires prétendument « narcoterroristes »), a répondu : « Je n’en ai rien à foutre. » La fascisation, combattue par le Pôle de Renaissance communiste en France (PRCF) depuis sa fondation le 18 janvier 2004, dans le sillage du Comité internationaliste pour la solidarité de classe (CISC, ancien comité Erich Honecker) après la chute du bloc communiste en Europe, atteint chaque jour des proportions alarmantes en Europe. Et déjà en France où se déroule une vaste entreprise de « décommunisation » de l’espace public, à l’image du projet d’inauguration d’une plaque commémorative pour les prétendus « 100 millions de morts du communisme » par les maires de Saint-Raphaël (LR) et de Hénin-Beaumont (RN) ; un projet déjà abouti à Saint-Raphaël le 23 août dernier, ce qui déboucha sur l’ultime combat de Léon Landini, né à Saint-Raphaël et scandalisé d’une telle infâmie ainsi que de la destruction de la plaque commémorative de son frère Roger, comme lui résistant FTP-MOI pendant la guerre.

Parallèlement s’accélère le réarmement massif des pays riches sous l’impulsion de l’OTAN, qui a fixé l’objectif de porter à 5% du budget national le niveau des dépenses militaires. Et ce avec un objectif très clair : poursuivre la stratégie d’encerclement agressif de la part de l’hégémonisme états-unien à l’encontre de la Fédération de Russie et de la RPC (principale cible de Washington), alimentant ainsi le Grand Rift géostratégique mondial qui, du cercle Arctique à la Péninsule coréenne, sépare et oppose de plus en plus, d’une part, l’Axe euro-atlantique, flanqué du Japon, de la Corée du Sud et des vassaux océaniens de l’empire anglo-saxon (Australie, Nouvelle-Zélande, Canada), et d’autre part le grand regroupement politiquement très disparate de la « majorité mondiale » en formation. De quoi alimenter une Troisième Guerre mondiale en réalité déjà là, et qui risque de s’embraser à l’échelle mondiale depuis la Caraïbe, le Moyen-Orient (où l’Iran continue d’être ciblée par Israël), la mer de Chine, la péninsule coréenne ou l’Ukraine.

L’UE n’est pas en reste dans cette dynamique mortifère, elle qui, sous l’impulsion du trio von der Leyen-Macron-Merz, porte un plan de réarmement de 800 milliards d’euros servant de base pour le « saut fédéral européen ». Et avec l’objectif avoué de la disparition des nations et des peuples souverains en détruisant tout ce qui les compose, et déjà les conquêtes sociales, les services publics, les bases productives, le peu de libertés démocratiques qu’il reste, mais aussi l’indépendance nationale (jusqu’aux langues nationales au profit du tout-anglais).

II – Alors que la France de Macron est en pleine déliquescence, les forces dites « progressistes » sont incapables de proposer une alternative

C’est dans ce contexte que le despote illégitime Macron connaît un discrédit record alors que le pays est absolument ingouvernable. Et ce n’est pas l’investiture d’un gouvernement quel qu’il soit qui changera quoi que ce soit à la réalité du pays : la Macronie est aux abois et les appels à la démission de Macron jusque dans son propre camp se multiplient. Une véritable agonie qui rejaillit sur les satellites LR – plus que jamais tiraillés entre la Macronie croulante et le Rassemblement lepéniste – et sur le « Parti socialiste » habitué aux trahisons en tous genres depuis 1914.

Cette grande déliquescence témoigne du fait que la France est définitivement devenue ingouvernable. Ce constat a été établi par le PRCF depuis la fin de l’année 2020 soit bien avant la réélection de l’illégitime despote en avril 2022 et la dissolution de juin 2024 –, le PRCF ne cesse d’expliquer que quel que soit le gouvernement qui sera en place, il lui sera impossible de rencontrer l’assentiment populaire – et depuis l’été 2022, de la représentation nationale. Car au-delà de la valse désormais effrénée des Premiers ministres, le véritable problème est la politique à laquelle les tenants de l’ordre euro-atlantique veulent à tout prix convertir les travailleurs de France de plus en plus réticents à cet ordre. Il s’agit donc bien d’une grave crise de légitimité politique dans le droit fil de ce qu’expliquait déjà Lénine puisque « « ceux d’en bas » ne veulent plus et « ceux d’en haut » ne peuvent plus continuer de vivre à l’ancienne manière ».

Le véritable enjeu est donc la nécessité de rompre totalement et définitivement avec la politique portée par la Macronie et ses satellites compatibles, y compris le Rassemblement lepéniste totalement soumis à l’ordre UE-OTAN et qui ne cesse de faire acte d’allégeance à la « Ve République » au bout du rouleau. Car c’est bel et bien dans ce cadre structurel qui strangule les travailleurs que sont menées les politiques toujours plus austéritaires… et toujours plus bellicistes sous l’injonction de l’hégémonisme états-unien. Et si le discrédit total pourrait dans un premier temps favoriser le RN, ce dernier doit affronter ses contradictions croissantes entre les attentes de son électorat populaire hostile à l’UE et son refus du Frexit, sanctionné par la stratégie d’union des droites prônée par Jordan Bardella et surtout la crainte d’une explosion sociale que craint un RN draguant toujours plus le MEDEF.

Ces mêmes contradictions empoisonnent les forces politiques « de gauche » qui ne cessent de se déchirer, montrant au passage l’échec patent de leurs stratégies. Ainsi,  les directions confédérales syndicales se discréditent plus que jamais avec leur « stratégie » conduisant les travailleurs dans une impasse qui fait le lit du RN. Une stratégie basée sur l’Intersyndicale (sous la domination de la jaune CFDT) et les « journées saute-mouton », de quoi tuer les velléités de soulèvement populaire comme celui du 10 septembre 2025 – alors même que cette journée a, de toute évidence, contribué au sabordage du gouvernement Bayrou. Qu’importe l’échec lamentable comme à l’occasion du combat pour sauver les retraites par répartition en 2023 : cette stratégie se poursuit, au grand dam des bases rouges syndicales – et déjà au sein de la CGT.

Cette atonie syndicale sert de fait les desseins d’une « social-démocratie » revigorée par les alliances électoralistes successives à laquelle elle participe depuis juin 2022. Pourtant, LFI avait, à l’époque, l’occasion d’écraser définitivement ce qu’il restait de la « social-démocratie » euro-atlantique, fédéraliste et va-t-en-guerre. Mais Jean-Luc Mélenchon fit alors le choix électoraliste aux conséquences désastreuses d’une alliance avec le PS, ce contre quoi mit alors en garde le PRCF dès début mai 2022 avant même la formation de la NUPES. Nous voyons aujourd’hui les résultats de ce calcul qui n’empêche pas la montée du RN d’élection en élection et le triomphe d’une ligne euro-atlantique belliciste portée par le PS, Raphaël Glucksmann, EELV et même les députés APRES favorables au soutien militaire et financier du régime pronazi de Kiev (résolution de l’Assemblée nationale de mars 2025).

Thomas rapporte pour la commission luttes, les conclusions des travaux conduits le 11 octobre à l’occasion de la journée luttes

La résurrection de la « social-démocratie » n’aurait pas été possible sans les renoncements mortifères de LFI et du PCF. Dans le premier cas, l’abandon de la ligne de 2017 « l’UE, on la change ou on la quitte ! » au profit d’une ligne électoraliste et d’incohérences politiques : comment ainsi soutenir courageusement le peuple palestinien contre le génocide qu’il subit tout en assimilant son combat à celui de… l’Ukraine pronazie et soutenue par Israël ! Comment vouloir la destitution – à raison – de Macron tout en refusant de s’attaquer frontalement à la structure UE-OTAN ? Un renoncement similaire pour le PCF qui, malgré des discours laissent penser à un plus fort gauchissement (notamment sur la question de la paix), poursuit son entente électoraliste avec le PS et EELV et refuse de sortir de l’UE capitaliste – tout en repoussant, par le biais de son secrétaire national Fabien Roussel, la sortie de l’OTAN aux calendes grecques.

III – Face aux multiples défis qui l’attendent, le PRCF réaffirme sa combativité et poursuit son renforcement unitaire

Face à cette situation, le PRCF poursuivra sa triple offensive en faveur de :

  • La reconstruction d’un grand Mouvement communiste international (MCI), comme l’attestent le succès de ses thèses auprès des participants au 90e anniversaire du 7e congrès du Komintern le 30 août dernier, mais aussi les rencontres croissantes dans le cadre d’un espace multilatéral de rencontres de partis communistes (italien, suisse, espagnol, hongrois, allemand, russe, etc.) ou sa présence à des événements internationaux comme la Fête de l’Avante au Portugal.
  • La reconstruction d’un syndicalisme de classe et de masse, nécessitant de soutenir les bases syndicales les plus combatives mais aussi d’en finir avec la mortifère stratégie de l’Intersyndicale et de rompre avec celle-ci ainsi qu’avec les instances syndicales supranationales dites « réformistes » (Confédération européenne des syndicats et Confédération syndicale internationale). Ce n’est qu’à ce prix que les travailleurs, de plus en plus méfiants voire écœurés, pourront de nouveau se syndiquer massivement.
  • La promotion de la stratégie politique de l’Alternative Rouge et Tricolore, nécessitant au préalable de reconstruire plus que jamais un Parti vraiment communiste, fidèle au marxisme-léninisme et qui est clair sur des sujets fondamentaux comme la bolchévisation, la question patriotique, la construction européenne ou le rapport aux Lumières. Cette stratégie nécessite dès lors de constituer un véritable Front antifasciste, patriotique, pacifique, populaire et écologiste, une force de FRAPPPE dont est orphelin le mouvement des travailleurs – à commencer par la classe ouvrière qui doit être le moteur de cette alternative politique. Cette stratégie s’inscrit dans la ligne fixée du 7e congrès du Komintern, évidemment actualisée à notre temps. Mais elle se veut ferme et de rupture dans un sens progressiste et révolutionnaire : ainsi, il est vain de demander des hausses de salaires ou la fin de la guerre (en somme, « l’argent pour les salaires, pas pour la guerre ») SANS évoquer la confrontation radicale avec l’Axe UE-OTAN, et donc l’inévitable sortie de ce carcan qui strangule l’ensemble des travailleurs en Europe.

C’est dans cette optique que le PRCF poursuivra son développement dont atteste déjà son influence croissante, à l’image de la diffusion en masse de son mot d’ordre lancé en septembre 2022 : « l’argent pour les salaires, pas pour la guerre ! » Un développement qui repose d’abord sur la force de l’analyse théorique et idéologique, dont témoigne l’audience croissante du site Initiative communiste, des chaînes YouTube du PRCF et du Café marxiste, du journal Initiative communiste et de la revue théorique EtincelleS. Cette audience est rendue possible grâce au travail de longue haleine des responsables de la Propagande du PRCF.

Un développement qui repose également sur le dynamisme des commissions de travail nationales (CTN) du PRCF, qui produisent des analyses et des textes dans tous les domaines de la vie politique, syndicale, sociale, économique, internationale, idéologique, etc., et qui permettent au PRCF de se prononcer dans tous les domaines grâce à ses nombreux matériaux : bulletin Conseils de classe pour l’Education nationale, revue XX-Elles et Manifeste féministe, Manifeste écologique, bulletin Avant-Scène pour la Culture, bulletin Anticorps pour la Santé, etc.

Un développement qui repose enfin sur l’adhésion croissante de militants, et notamment de jeunes renforçant ainsi la Jeunesse pour la Renaissance communiste en France (JRCF) chargée de diffuser la ligne du PRCF auprès de la jeunesse lycéenne, étudiante, apprentie et travailleuse toujours plus angoissée par rapport à l’avenir qu’on lui promet.

Pour que vive la France forte, libre, indépendante, démocratique et souveraine pour laquelle se battait Léon Landini, unité et combativité avec le PRCF !