Microsoft est accusé de forcer ses utilisateurs à passer sous Windows 11 en mettant fin au support gratuit de la version précédente.

Adobe Stock, Le HuffPost

Microsoft est accusé de forcer ses utilisateurs à passer sous Windows 11 en mettant fin au support gratuit de la version précédente.

TECH – Il va falloir être un peu plus vigilant, surtout si votre ordinateur n’est pas tout récent. À partir de ce mardi 14 octobre, Microsoft arrête les mises à jour gratuites pour son système d’exploitation Windows 10. Concrètement, votre PC sous Windows 10 ne va pas arrêter de fonctionner, mais pour l’utiliser en toute sécurité il faudra passer à Windows 11 – ou chercher une solution alternative.

Parce que oui, la fin du support fourni par Microsoft s’accompagne de risques. Comme l’explique le site 01net, spécialisé dans les nouvelles technologies, au fil du temps l’absence de ces correctifs de sécurité réguliers va laisser votre ordinateur vulnérable face aux piratages, à tel point qu’un logiciel antivirus ne sera plus suffisant pour le protéger. Les applications que vous avez téléchargées pourront elles aussi arrêter d’être mises à jour, voir cesser de fonctionner car elles ne seront plus compatibles avec Windows 10.

Ces inconvénients sont le résultat d’une obsolescence programmée, décidée par Microsoft et critiquée par 22 organisations dont l’UFC Que choisir ou Emmaüs Connect. Dans une pétition qui a récolté près de 50 000 signatures, ces derniers ont dénoncé la décision du géant américain, qui veut selon eux « forcer le passage à Windows 11 » tout en piégeant les centaines de millions d’ordinateurs qui, bien que fonctionnels, seront incompatibles avec cette nouvelle version.

Un répit pour les particuliers européens

En effet, si votre ordinateur date d’il y a environ six ans ou plus, et n’est donc pas équipé d’une puce TPM 2.0, le passage à Windows 11 vous sera de toute façon impossible. D’après la pétition, en France des milliers de personnes, d’entreprises mais aussi d’hôpitaux ou d’administrations publiques sont concernés.

Si c’est votre cas, ou que vous ne savez pas encore quoi faire, la première option consiste à s’inscrire à l’Extended Security Updates (ESU). Ce programme de mises à jour prolongées proposé par Microsoft permettra aux PC éligibles de recevoir des patchs de sécurité jusqu’au 13 octobre 2026. Une option totalement gratuite pour les particuliers résidant dans l’Espace économique européen, mais payante pour les entreprises.

« Le prix de ces mises à jour de sécurité va doubler chaque année : 61 dollars [53 euros] la première, puis 122 et enfin 244 dollars », a expliqué au Monde Henri d’Agrain, délégué général du Club informatique des grandes entreprises françaises, regrettant « une incitation punitive à forcer la migration vers Windows 11 ».

Nouveau PC ou solutions de contournement

Une fois ce sursis d’un an passé, il faudra alors enfin vous décider à passer à Windows 11 si c’est possible. Une manœuvre qui selon Le Monde n’est d’ailleurs pas si facile, car elle peut durer plus d’une heure et bouleverser les habitudes des utilisateurs tant les menus évoluent avec cette nouvelle version.

Si installer Windows 11 n’est pas une option, Microsoft vous conseille sans surprise d’acheter un nouveau PC plus récent et donc compatible avec Windows 11. De son côté, 01net rappelle qu’il existe des méthodes pour installer Windows 11 sur un ordinateur non compatible, avec des outils tels que Rufus ou Flyoobe. Ces solutions ne sont cependant pas recommandées par Microsoft, qui explique que si votre appareil n’est pas compatible, il risque de ne pas recevoir les mises à jour.

Selon le site Les Numériques, il existe une dernière alternative pour les « laissés-pour-compte » de Windows 11 : basculer vers Linux. Ce système d’exploitation open source permet de reproduire l’esthétique de Windows 11, et d’après un tutoriel de 01net, sa mise en place est rapide et la plupart des logiciels Windows ont un équivalent Linux, même si l’installation des applications manque de fluidité.