La taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM) prépare une envolée spectaculaire à l’horizon 2030. Propriétaires ou locataires, tout le monde va y passer. Dans son budget 2026, le gouvernement prévoit en effet d’augmenter progressivement cette taxe pour atteindre un pic en 2030. La facture va presque doubler !

Depuis plusieurs années déjà, la TEOM ne cesse d’augmenter, au grand damne des Français. Sur les cinq dernières années, son augmentation atteint 20 %. Vous trouvez cela impressionnant ? Les chiffres qui s’annoncent jusqu’à 2030 donnent le vertige. Selon le projet de loi de finances 2026, le tarif de la taxe d’enfouissement des déchets bondira de 65 euros à 105 euros la tonne d’ici 2030, soit une hausse de 62 %. Quant à la taxe sur les déchets incinérés, elle passera de 29 à 45 euros la tonne pour les installations les moins performantes.

La responsabilité de cette explosion réside principalement dans la montée de la taxe générale sur les activités polluantes (TGAP), acquittée par les entreprises chargées du traitement et du stockage des déchets. L’objectif du gouvernement : réduire l’enfouissement et l’incinération au profit du recyclage, et aligner la France sur les normes européennes qui la placent encore à la traîne (avec un taux de recyclage de 25,9 % en 2023, contre une moyenne de 41,9 % dans l’UE).

Dans les faits, ce sont les collectivités locales qui supportent la TGAP avant d’en répercuter mécaniquement le coût sur les contribuables. En 2025 déjà, ce surcoût représentait une facture de 850 millions d’euros pour les collectivités. À tonnage de déchets constant, cette somme avoisinerait 1,3 milliard d’euros en 2030. Même une réduction de 5 % par an du volume d’ordures enfouies ou incinérées n’éviterait pas une hausse spectaculaire de l’ordre de 240 millions d’euros annuels.

La gabelle de la poubelle

Certains élus dénoncent déjà ce qu’ils appellent « la gabelle de la poubelle » (nom donné par Nicolas Garnier, délégué général d’Amorce). Il critique une taxe « inéquitable, inefficace et injuste » : la moitié des déchets ciblés ne sont pas recyclables, et le fardeau pèse surtout sur les citoyens alors que la responsabilité incombe selon lui, aux industriels qui inondent le marché d’emballages non recyclables.

La promesse d’une taxe sur les emballages plastiques (30 euros la tonne dès 2026, jusqu’à 150 euros en 2030) doit corriger en partie cette injustice. Mais là encore, la note se retrouvera tôt ou tard sur le ticket de caisse des consommateurs, qu’ils le veuillent ou non. Et ce n’est pas tout puisque s’ajoutent pour la France, le paiement d’une contribution à l’Union européenne du fait de ses retards sur le recyclage, soit 1,56 milliard d’euros en 2023.

Face à ce rouleau compresseur fiscal, la marge de manœuvre des collectivités est quasi nulle. D’ici 2030, la part de la TGAP représentera à elle seule, selon Amorce, 30 % du montant de la TEOM dans les territoires où les déchets finissent en décharge. Seule issue possible : réduire la production d’ordures. Une évolution qui implique un changement dans les pratiques des industriels et les habitudes des Français. Elle prendra donc du temps et ne pourra compenser la vague de hausses à venir.

  • La taxe d’enlèvement des ordures ménagères va exploser d’ici 2030 avec une augmentation de 62 % de la taxe d’enfouissement, répercutée sur tous les ménages.
  • Cette hausse est due à l’augmentation de la TGAP, voulue pour favoriser le recyclage, mais qui frappe en priorité les foyers et non les industriels.
  • Il n’existe, à court terme, aucune solution pour éviter cette hausse : tout le monde paiera plus cher, quoi qu’il arrive.

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