Le Rassemblement national n’entend pas s’allier aux macronistes locaux, dans la large union proposée par la responsable départementale d’Identité-Libertés, Carol Godon.
La proposition de ralliement tourne court. À moins d’un an des municipales de 2026, et quelques jours après l’appel à l’union des droites à Nantes lancé par le parti de Marion Maréchal, Identité-Libertés, le Rassemblement national (RN) a rejeté la perspective d’une alliance des oppositions à la maire socialiste de la cité des ducs, Johanna Rolland. Le parti à la flamme n’entend pas serrer la main d’élus de la macronie, même à l’échelle locale, à rebours de la large union filant des partis nationalistes au centre, suggérée le 17 avril par la responsable départementale d’Identité-Libertés, Carol Godon.
Cette piste n’est pas du goût du délégué départemental du RN en Loire-Atlantique, Gauthier Bouchet. «L’idée qu’à Nantes, à la prochaine élection municipale, les voix des nationaux puissent servir d’appoint à une hypothétique liste d’union allant jusqu’aux macronistes d’Ensemble, me semble inepte. Un peu d’hygiène intellectuelle : sachons distinguer nos adversaires de nos alliés», a indiqué mardi le conseiller régional sur le réseau social X.
Guerre civile à droite
«Ni la droite traditionnelle alliée au centre, ni le Rassemblement national seul ne peuvent gagner», avait observé Carol Godon, la semaine dernière, en se prononçant pour une union des droites qui engloberait «une majorité solide pour reprendre la ville à Johanna Rolland», en composant avec les forces locales du RN (quoique faibles), mais aussi celles de Renaissance, du MoDem et d’Horizons (le parti d’Édouard Philippe). Délégué d’Horizons à Nantes, le conseiller municipal Guillaume Richard a cependant laissé entendre mercredi, sur les réseaux sociaux, que les négociations allaient bon cours dans l’opposition. «Nous laissons le choix des extrêmes à Johanna Rolland», a-t-il ajouté, ciblant les compromissions de la maire de la cité des ducs avec l’extrême gauche.
Plongée depuis 2023 dans une espèce de guerre civile larvée, l’opposition nantaise devrait se doter samedi, le 26 avril, de son second candidat officiellement déclaré pour les municipales. Poulain de la sénatrice Laurence Garnier, candidate malheureuse aux scrutins de 2014 et 2020, Julien Bainvel devrait représenter les couleurs unies des deux groupes d’opposition, de la droite et du centre. Il lui faut cependant compter avec la candidature de Foulques Chombart de Lauwe, exclu il y a deux ans du groupe conservateur pour s’être lancé en cavalier seul à l’assaut de la mairie de Nantes. D’autres inconnues flottent également dans l’air, comme une éventuelle candidature de l’ancienne ministre déléguée Sarah El Haïry (MoDem), récemment nommée au Haut-commissariat à l’Enfance. Tous penchent pour une candidature unique dès le premier tour. Mais avec un candidat différent en tête.