Alors que l’incarcération prévue mardi à la prison de la Santé de l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy se précise, ses amitiés se démontrent. Le ministre de la Justice Gérald Darmanin a déclaré ce lundi sur France Inter qu’il ira le « voir en prison ». Plus encore, le garde des Sceaux a également indiqué qu’il s’inquiétera « de ses conditions de sécurité » lors de sa détention.

Un mélange des genres ? Pas vraiment. « Le ministre de la justice peut aller voir n’importe quelle prison et n’importe quel détenu quand il le souhaite », a-t-il ajouté, rappelant que Nicolas Sarkozy, ayant fait appel de sa condamnation à cinq ans de prison dans le dossier libyen, était « présumé innocent ». Le ministre, un proche de l’ancien chef de l’Etat, a insisté sur l’importance de « faire attention à la sécurité d’un ancien président dans la prison de la Santé ».

« J’ai beaucoup de tristesse pour le président Sarkozy », « l’homme que je suis, j’ai été son collaborateur, ne peut pas être insensible à la détresse d’un homme », a-t-il poursuivi. « Le ministre de la Justice fait son travail et organise quelque chose d’exceptionnel », les conditions de détention, « non seulement d’un ancien président de la République mais de quelqu’un qui est présumé innocent », a encore dit Gérald Darmanin, assurant se rendre « trois fois par semaine » dans des prisons françaises. « Le ministre organise cela de façon professionnelle et l’homme évidemment est triste de cette situation », a-t-il résumé.

Un ancien président « présumé innocent »

Le ministre a ajouté n’avoir « pas de commentaire à faire » sur l’appel lancé ce dimanche par les fils de Nicolas Sarkozy à un rassemblement de soutien mardi matin, au moment où l’ancien président quittera son domicile pour la Santé. « Je sais le choc que c’est de voir son père au parloir », a dit Gérald Darmanin qui s’est souvenu de ses visites à son père détenu à Valenciennes. « Il faut se mettre un tout petit peu à la place de la famille ».

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Quant à la comparaison que Nicolas Sarkozy a faite entre sa situation et celle d’Alfred Dreyfus, officier injustement condamné pour espionnage sur la foi de fausses accusations nourries d’antisémitisme, le ministre Darmanin « lui laisse l’entièreté de la responsabilité de ses propos ». « Je ne suis pas totalement d’accord, toujours, avec Nicolas Sarkozy », mais « dans un moment aussi dramatique […] il y a des propos qui sont sans doute, de part et d’autre, excessifs ».