Voilà au moins deux ans que certains pilotes, à commencer par Lando Norris, se sont mis à utiliser cette méthode, celle du marqueur (le pilote McLaren a été pénalisé à Bahreïn cette année parce qu’il était mal placé dans sa box de départ, ce qui explique pourquoi c’est particulièrement important pour lui). Depuis l’arrivée des paquebots à effet de sol * en 2022, les monoplaces sont devenues immenses et lorsque le pilote est installé dans son baquet il ne voit pas grand-chose autour de lui, d’autant qu’avec le système Hans (équipement de sécurité placé à l’arrière du casque pour maintenir la tête au niveau des épaules lors d’un choc frontal), son casque est attaché au cockpit entravant les mouvements latéraux de sa tête.
Alors pour se positionner au mieux sur la grille, sans dépasser cette petite case blanche de sa position, ces pilotes utilisent si le mur n’est pas trop loin, un rappel de la ligne jaune placée quelques centimètres avant la blanche sur le sol. Un mécanicien, guidé par le pilote, place alors sur le mur un bout de chatterton.
Dimanche, Norris deuxième des qualifications, était sur le côté gauche de la piste, tout proche du mur qui protège de la pitlane mais surtout de la sortie, cette énorme porte que les stewarts ferment précautionneusement pour protéger les stands d’un violent choc. Selon les attendus des commissaires, lorsque les voitures se sont élancées pour le tour de formation et que le peloton est parti, les derniers membres des équipes ont traversé la piste pour rejoindre leur garage, un mécanicien de Red Bull est alors brutalement revenu sur le bas-côté de la piste -et donc pas là où se trouvait la voiture de Verstappen – avant de finalement se mettre à l’abri.
Pour quelle raison ? Le texte de la FIA ne le dit pas mais il semble bien que c’était pour essayer de retirer le dit chatterton de Norris. Rien ne l’interdit d’ailleurs -pour l’instant- dans les règlements même s’il semblerait que depuis quelques courses, McLaren ait renforcé ses mesures pour protéger cette marque, ce qui tendrait à prouver que la manoeuvre a déjà été tentée sans que l’on sache par quelle équipe. Ce n’est donc pas ce geste, pas très sportif ni élégant qui a été puni, mais celui de remettre les pieds sur la piste alors que c’était interdit. Tarif de ce retour en piste tardif : 50 000 dollars d’amende dont 25 000 avec sursis.