C’est peut-être au moment où on les attendait le moins que les Niçois ont trouvé les ressources pour se relever.

Alors qu’on leur promettait l’enfer dans un mois d’octobre qui semblait un peu trop périlleux pour eux, au vu de leur début de saison très moyen, les hommes de Franck Haise viennent de prendre 4 points contre Monaco et Lyon pour se rapprocher comptablement (10e avec 11 points) d’une première partie de tableau plus en adéquation avec leurs ambitions.

Ces deux bonnes performances (nul 2-2, succès 3-2), le Gym est allé les chercher dans la douleur au gré d’une remarquable solidarité, qui laisse à penser qu’un collectif est enfin en train de naître.

Le match se déroulait à l’Allianz Riviera.

Soudé et efficace dans les deux surfaces

C’était l’enjeu de ce retour de trêve : la belle impression laissée au Louis-II allait-elle se prolonger à l’Allianz Riviera ? La réponse du groupe niçois a été celle espérée par Franck Haise.

Dominés dans le jeu par une équipe lyonnaise portée par la dynamique de son bon début d’exercice, les Aiglons ont bâti leur troisième succès de la saison par leur discipline défensive et leur réalisme offensif, eux qui avaient jusqu’ici payé cher leur manque d’efficacité dans les deux surfaces. Ils ont sans doute trop subi (29 tirs concédés) pour tenir vraiment leur match référence mais les progrès sont réels, dans le jeu et dans les attitudes.

« Sur les deux derniers matchs, des choses ont bougé, notamment dans l’état d’esprit. Sans cela, que ce soit à Monaco lorsqu’on a joué 70 minutes à 10, ou ce soir face à un adversaire d’un très bon niveau, nous n’aurions pas pris de points », saluait l’entraîneur niçois après coup.

« On n’oublie pas d’où l’on vient. On n’a peut-être pas toujours fait les choses comme on devait le faire. Il y a eu pas mal de blessés aussi. On avance doucement, mais sûrement », confirme Yéhvann Diouf.

Sofiane Diop a inscrit son 4e but en trois matchs. Convaincant.

Diop en leader, Diouf en héros

Rassurant dans les airs et auteur de plusieurs arrêts très importants, le gardien a été avec Sofiane Diop le grand bonhomme du succès rouge et noir.

« J’avais encore le penalty de Monaco en travers de la gorge », raconte celui qui a pris sa revanche en gagnant cette fois son duel avec Maitland-Niles.

Son entraîneur, qui a estimé que les critiques émises à l’encontre de l’ancien Rémois avaient été trop dures, a salué « son match exceptionnel ».

Diop a profité de la zone mixte pour lui rendre hommage : « Il a fait taire tous ses détracteurs. Il fallait une période d’adaptation. Ça arrive à tout le monde, même aux grands. Aujourd’hui, Yéhv fait le match parfait, tout simplement. Si Lyon marque ce penalty, ce n’est pas la même. »

Sans la justesse technique et l’énorme activité de son numéro 10 non plus. Impliqué dans cinq des six derniers buts marqués par Nice en Ligue 1 (4 réalisations, 1 passe décisive), Sofiane Diop n’en finit plus de booster l’animation offensive du Gym.

Qui n’a pas eu besoin d’avant-centre de métier pour planter trois buts joliment construits à une équipe qui n’en avait concédé que cinq avant cette huitième journée.

Replacé en faux 9, une riche idée du staff niçois, avec les rapides Cho et Boga autour de lui, le Marocain a été épatant.

à son image, plusieurs individualités sont en train de monter en puissance comme Antoine Mendy, Jonathan Clauss et surtout Melvin Bard, qui a marqué son sixième but sous les couleurs niçoises et est train de retrouver ses hauts standards de la saison passée.

Pour le joueur de 21 ans, tout va très vite ces derniers mois.

Apprendre à bien voyager

Après le premier de sept matchs en 23 jours, c’est tout un groupe qui doit désormais maintenir le cap. « Je ne vais pas dire que, parce qu’on a battu Lyon, tout est revenu. Tout n’était évidemment pas parti non plus. Mais ce qui compte, c’est de continuer à avoir de la régularité dans ce qu’on donne. Parce que ça, ça dépend de nous », confirme Franck Haise.

Le Gym aura des défis importants cette semaine, chez le Celta Vigo jeudi puis Rennes dimanche, qu’il rejoindra directement depuis la Galice pour maximiser sa récupération.

À commencer par celui de décrocher une première victoire à l’extérieur depuis le 25 avril dernier (1-3 contre le PSG).

Et un premier succès tout court sur la scène européenne depuis 14 rencontres.

Au vu des récents progrès affichés par les Aiglons, il y a des raisons d’espérer.