Une plaque de la Commission des Finances avant une séance d’examen du projet de loi de finances pour 2026, à l’Assemblée nationale à Paris, le 20 octobre 2025.

JULIEN DE ROSA / AFP

Une plaque de la Commission des Finances avant une séance d’examen du projet de loi de finances pour 2026, à l’Assemblée nationale à Paris, le 20 octobre 2025.

POLITIQUE – Les députés de la commission des Finances de l’Assemblée nationale ont commencé ce lundi 20 octobre l’examen du budget de l’État. Mais cette première journée de débats a été mouvementée, notamment autour de l’article 3, qui prévoyait l’instauration d’une taxe sur les holdings.

Plus précisément, cet article visait à taxer à hauteur de 2 % le patrimoine financier des holdings patrimoniales détenant au moins 5 millions d’euros d’actifs, parfois utilisées pour contourner l’impôt.

Promesse faite par Sébastien Lecornu, notamment auprès des socialistes lors des négociations à Matignon, son examen était particulièrement attendu.

Mais ce lundi après-midi, les députés ont réécrit cet article, dans la confusion. La taxe a en effet été supprimée, le député LR Jean-Didier Berger proposant à la place de taxer les holdings lorsque leur propriétaire décède, pour que « l’État finisse toujours par récupérer les plus-values qui lui sont dues ».

À ce moment-là, les députés, dans une forme de cacophonie, n’ont pas compris que l’article était réécrit, certains se plaignant « de ne pas entendre correctement les différents interlocuteurs au micro », décrit Le Parisien.

La taxe Zucman, rejetée, sera rediscutée dans l’hémicycle

« Il y a eu un gros bug », a déploré par la suite un élu du bloc central auprès du Parisien. « Personne n’a compris que cet amendement n’était pas dans la discussion commune. Il a été adopté sans que l’on se rende compte que ça faisait tout tomber… »

Le vote devrait toutefois être différent en séance, après que certains députés n’ayant donc pas compris que l’amendement LR était en fait « une réécriture totale » de l’article 3, selon l’un d’eux.

Par ailleurs, la commission des Finances de l’Assemblée nationale a rejeté dans la soirée l’instauration de la taxe Zucman, qui sera toutefois rediscutée dans l’hémicycle où les députés partiront de la copie initiale du texte du gouvernement.

Les quatre groupes de gauche (LFI, PS, écologiste et communiste) ont défendu l’instauration de cette taxe, du nom de l’économiste Gabriel Zucman, qui prévoit de faire payer aux contribuables ayant au moins 100 millions d’euros de patrimoine un impôt minimum de 2 % de ce patrimoine, y compris professionnel. Le camp gouvernemental s’y est opposé en commission, comme le Rassemblement national.