Début juin, les 27 pays de l’Union européenne s’étaient mis d’accord pour réformer les indemnisations des voyageurs en cas de retards ou d’annulations d’avion. Comme le rappelle Capital, en vertu du règlement européen et du règlement sur la protection des passagers, les indemnisations varient selon le retard et la distance du vol : 250 euros pour les vols de moins de 1 500 km, 400 euros pour ceux entre 1 500 et 3 500 km, et enfin 600 euros pour plus de 3 500 km. Or, pour les compagnies européennes, ce barème à respecter représente une charge financière excessive, 8,1 milliards d’euros, selon la Commission européenne.

Mais très rapidement, les associations de consommateurs avaient dénoncé ce possible retour en arrière. «En mettant la barre de retard à neuf heures au lieu de trois heures pour les vols qui sont de 3 500 kilomètres, le passager perd 600 euros», fustigeait la présidente de l’association de consommateurs UFC-Que Choisir, Marie-Amandine Stévenin. Selon le Bureau européen des unions de consommateurs, «75% des passagers seraient exclus du droit à indemnisation», avec une telle réforme.

Vers un maintien des conditions actuelles

Les associations ont-elles été entendues ? Oui, à en croire BFMTV. Le Comité des Transports et du Tourisme du Parlement européen (TRAN) s’est tout simplement prononcé en faveur du maintien des conditions actuelles d’indemnisations. Pourquoi est-ce important ? Parce que la décision du Comité doit servir de cadre dans les discussions qui vont se tenir entre la Commission européenne et le Conseil. Selon nos confrères, le TRAN pourrait même demander de porter le dédommagement à 300 euros pour tous les retards supérieurs à trois heures de plus de 1 500 kilomètres.

Appelant les législateurs européens à «préserver et renforcer les droits» des consommateurs, le président de l’APRA (Association for the Protection of Air Passenger Right) et PDG d’AirHelp, Tomasz Pawliszyn, rappelle que «les droits des passagers aériens européens constituent la pierre angulaire du voyage moderne». Pourquoi cela est une bonne nouvelle pour les passagers ? Car selon les chiffres d’AirHelp, de nombreuses compagnies font tout leur possible pour ne pas indemniser.

De nombreuses demandes rejetées sans raison

Un chiffre est même criant : plus de la moitié des demandes éligibles ont été rejetées dans un premier temps sans aucune raison valable. Une stratégie d’usure qui fait renoncer de nombreux passagers, à cause de motifs parfois farfelus ou fallacieux. Ainsi, dans deux cas sur dix, les conditions météorologiques sont invoquées, dans 13%, des documents des passagers ne seraient pas valides et certaines demandes ne reçoivent aucune explication. Pire, dans un quart des cas, aucune réponse n’est apportée.


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