Par

Inès Cussac

Publié le

20 oct. 2025 à 18h42

La préfecture de police, la magie, le parfum, les arts forains, le fromage, les égouts… Si Paris regorge de musées en tous genres, un élément n’avait toujours pas sa vitrine dans la capitale : le métro. Depuis son arrivée à la présidence de la RATP en 2023, Jean Castex tente de combler ce vide. La Régie travaille ainsi à la conception d’un musée des transports urbains, retraçant l’histoire du métro et des bus de la capitale. D’après une information du Monde confirmée auprès d’actu Paris, ce musée doit voir le jour d’ici 2032 dans les ateliers de maintenance de Championnet, dans le 18e arrondissement de Paris. « Avec son histoire riche, son architecture remarquable, sa grande halle et ses allées, ce site s’impose tout naturellement », commente Agnès Desmarest-Coulon, responsable de la communication corporate et de la marque groupe RATP.

« Témoin des avancées industrielles »

La production et la validation du projet scientifique et culturel tout juste bouclées, la RATP peut désormais révéler son « projet Jean Castex ». « Nous sommes à la tête de collections exceptionnelles », souligne Agnès Desmarest-Coulon, sans toutefois préciser son budget en raison des études encore en cours de la rénovation de la halle de 14 000 m².

Outre les 99 pièces de matériels roulants -métros, bus, trains et tramways- exploités par la RATP depuis près d’un siècle et actuellement entreposées dans l’ancienne gare de triage à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), « toute l’histoire du transport parisien » sera exposée. Près de 260 000 photos, 1 300 affiches, 9 000 films et 5 000 objets emblématiques de la Régie, allant des uniformes d’agents aux tickets en passant par les maquettes et les poinçons en métal, la collection veut être complète. Telle une « témoin des évolutions esthétiques et des avancées industrielles ».

Guidée par Paris Musée, l’établissement public chargé de la gestion de la plupart des musées de la Ville de Paris, la RATP élaboré « un fil narratif » pour son projet. Les évolutions techniques, les relations avec les territoires et les évolutions sociétales seront ainsi décrites par les éléments exposés dans le futur musée. Celui-ci s’adresse par ailleurs aux experts aussi bien qu’aux scolaires, pouvant « être parcouru en 30 minutes ou 3h30 » si l’on s’arrête sur chaque document « rare et unique » qui doit être présenté.

Une fréquentation « diversifiée mais soutenue »

Selon la RATP, ce musée est une réponse à la demande des Franciliens d’en découvrir davantage sur l’histoire des transports urbains. Lors des ouvertures ponctuelles des sites industriels, le public est toujours au rendez-vous et les entrées s’écoulent rapidement. « Il y a un engouement fort à chaque journée du patrimoine, les places s’arrachent », assure Agnès Desmarest-Coulon. La Régie table sur une fréquentation annuelle, « diversifiée mais soutenue », de 300 000 visiteurs.

Avant l’ouverture prévue d’ici sept ans, la RATP doit encore lancer la programmation du projet et les études définitives en 2026. Viendront ensuite les concours scénographiques avant le dépôt du permis de construire.

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Le financement de l’investissement et de l’exploitation ainsi que le statut juridique du musée demeurent des zones floues du projet. Le chantier de réhabilitation et d’aménagement de la halle ainsi que l’installation de tous les éléments s’annoncent complexes. D’autant plus qu’il se fera en parallèle du projet de réaménagement du quartier Championnet. « On espère qu’il en sera la locomotive », ambitionne Agnès Desmarest-Coulon.

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