• À Lille et à Reims, plusieurs restaurateurs ont récemment été victimes de vols de bouteilles de champagne.
  • Trois d’entre eux ont livré leur témoignage au JT de 20h, détaillant le mode opératoire des escrocs.
  • Même si la solidarité entre professionnels est une pratique courante dans la restauration, mieux vaut vérifier l’identité de l’interlocuteur avant de dépanner.

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Le 20H

Il est 19h20 le 9 octobre dernier lorsqu’un restaurateur lillois reçoit l’appel d’un homme se présentant comme un confrère. Celui-ci lui demande de le dépanner de plusieurs bouteilles d’un très grand champagne. Mais le restaurateur, qui devine aussitôt qu’il s’agit d’une escroquerie, a l’idée de tendre un piège. Il prévient la police et fixe un rendez-vous par message. « J’ai voulu prendre la vague et essayer de les attraper. Je connais ces histoires-là et je sais qu’il faut arrêter ces arnaques. Ça peut mener à des drames, à des licenciements », témoigne ce dernier, qui souhaite rester anonyme, dans le reportage en têt de cet article. Alors que la suite a été filmée, notre équipe de TF1 s’est procurée les images de vidéosurveillance. 

L’escroc présumé se présente comme prévu, 20 minutes plus tard. A l’intérieur du restaurant, deux policiers en civil surveillent la scène. Au signal, à savoir un pouce levé, les policiers interpellent l’homme venu chercher le champagne ainsi qu’un complice qui attendait à l’extérieur. « Les policiers se sont levés. Ils l’ont attrapé très calmement. Si calmement que les clients n’avaient pas remarqué qu’il y avait une arrestation dans le restaurant. Le monsieur a tout avoué. Il a dit : ‘C’était une arnaque, on a fait ça plusieurs fois' ».

« C’est rusé »

De fait, ce gang avait fait d’autres victimes, et notamment à Lille. Un autre restaurant où s’est rendue notre équipe a notamment été victime de la même ruse : un homme se fait passer pour le restaurateur voisin et indique avoir besoin de 20 bouteilles pour une prestation extérieure. Elles sont chargées dans un véhicule garé juste devant. Mais lorsque le gérant va vérifier s’il s’agissait bien de son voisin, ce n’est pas le cas et les bouteilles sont déjà parties. Bilan du préjudice ? 1.100 euros de champagne. « C’est rageant. On travaille tous les jours pour gagner notre pain, pour faire tourner une entreprise, et ça se fait en plein service. Ça s’est passé en 7-8 minutes. Ils sont venus tout de suite, instantanément. Tout s’est fait rapidement. C’était déjà parti, donc finalement, on n’avait pas le temps de réagir », détaille Guillaume, restaurateur au sein de l’établissement « le 28 » à Lille.

En tout, plus de 15 établissements ont reçu le même appel ce soir-là. Sur ces photos de nuit, il s’agit bien des mêmes personnes. Parmi eux, certains ont accepté de prêter du champagne. D’autres gérants de bar ont refusé, comme un autre Guillaume, qui avait été alerté par d’autres restaurateurs. « C’est rusé, mais il y a quelques-uns qui se sont fait avoir, et qui se sont fait avoir grossièrement. On va faire plus attention quand on va se demander de prêter des bouteilles », explique le gérant du bar « le privilège ».

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À l’approche des fêtes, de telles arnaques pourraient se multiplier. Les messages de prévention se répandent dans la profession. Même si la solidarité entre restaurateurs est une pratique courante, avant de dépanner, il est conseillé de vérifier l’identité de l’interlocuteur.

La rédaction de TF1info | Reportage : Marion FIAT, Alizée CALVO et Thierry CHARTIER