«Mais qu’est-ce que je fais là ? », s’exclame UG Tech (212 k) sur sa chaîne YouTube. En deux vidéos, l’influenceur dézingue le nouveau Fire TV Stick 4K Select d’Amazon. Et il n’est pas le seul. En cause : les faiblesses et la lenteur du petit appendice que l’on branche sur son téléviseur pour streamer des contenus vidéo, jouer, écouter de la musique. Alors, en voulant baisser le prix de son dongle, Amazon s’est-il pris les pieds dans le tapis ?
54,99 euros. Ce n’est a priori pas un tarif excessif pour un dongle TV 4K premier prix. C’est 10 euros de plus que pour son équivalent Full HD (le Fire TV Stick HD)… et 15 euros de moins que pour le modèle 4K précédent (le Fire TV Stick 4K). Mais Amazon ne modifie pas uniquement le prix de son petit appendice capable de transformer un vieux téléviseur en téléviseur connecté. Derrière cette évolution, il y a une innovation… mais aussi des renonciations.
L’innovation tient ici dans le nouveau système d’exploitation qu’Amazon a voulu pour son stick TV. Adieu Fire OS (sous Android), bienvenue à Vega OS (sous Linux), « un nouveau système d’exploitation, conçu pour être réactif et efficace », selon Amazon. Dans les faits, et nous avons pu le constater en essayant le produit, le nouveau stick est beaucoup, beaucoup plus lent que son aîné, avec une navigation plus adaptée au doigté des baby boomers qu’à celui de la Gen Z…
Les renonciations du Fire TV Stick 4K Select tiennent notamment dans l’emploi du Wifi 5 (contre le Wifi 6 pour le Fire TV Stick 4K). Mais pas seulement. Amazon sacrifie aussi sur l’autel du prix de vente de son produit le Dolby Vision. Du coup, si le Dolby Atmos est bien supporté, il faudra ici oublier l’apport du Dolby Vision pour la qualité d’image et les contenus compatibles. Le HDR10 + reste cependant dans l’ADN du petit dongle pour des images aux détails très nuancés.
Notre dossier «Divertissement»Vers la fin de l’IPTV illicite
Une fois installé, le nouveau Fire TV Stick 4K Select d’Amazon pourrait ainsi ne ressembler qu’à une version light d’un outil existant avec la volonté, pour son constructeur, d’affiner ses propositions commerciales en élargissant sa gamme. Il se pourrait cependant que les choses soient plus subtiles que cela, et que derrière le virage technique entrepris par la firme de Jeff Bezos se cache une autre réalité, avec la fin annoncée de l’IPTV illicite.
Ainsi, là où les traditionnels sticks TV d’Amazon permettent l’utilisation de sources externes et l’installation d’APK Android (pour installer des applications tierces non référencées), le petit dernier contraint très sérieusement cette possibilité en ne permettant plus le piratage de chaînes TV payantes.
Dans un rapport paru au printemps dernier, Enders Analysis pointait les Fire TV Stick d’Amazon comme étant l’un des maillons d’un « vol à grande échelle de services vidéo, notamment de sport en direct ». Et de noter : « Les géants du numérique sont à la fois alliés et ennemis dans la résolution du problème du piratage. Des incitations contradictoires nuisent à la sécurité des consommateurs en facilitant la détection des services piratés illégaux et en réduisant les frictions grâce à des équipements à bas prix comme l’Amazon Fire Stick ». De là à imaginer que le nouveau Fire TV Stick 4K Select pourrait être le premier d’une nouvelle série de dongles ouvrant beaucoup moins de possibilités de visionnages à leurs utilisateurs…