l’essentiel
Après une longue préparation, les Spacer’s Toulouse ont rendez-vous mardi soir 21 octobre à Narbonne (20h) pour le coup d’envoi du championnat SpikeLigue (D1). Âgé de 59 ans, l’entraîneur Patrick Duflos s’est confié à La Dépêche sur la saison à venir – entre réalisme et ambitions.
Patrick, à quelques heures du début de la saison certains observateurs estiment votre équipe moins bonne que celle de la saison dernière : êtes-vous d’accord avec ce jugement ?
Moins bonne ? Je ne sais pas. On verra (il sourit). Vous savez, la saison passée à la même époque nous n’avions pas trop de certitudes non plus. On ne savait pas que nos jeunes [son fils Noa Duflos-Rossi (18 ans) et Nathan Feral (21 ans), ndlr] allaient exploser comme ça. Disons que l’on a une équipe différente, avec peut-être un peu moins de talent individuel mais plus de physique. On a de vrais gabarits et de ce côté-là on est bien armés. On va mettre de la pression au bloc. On aura un style de jeu peut-être différent mais pour le moment rien ne nous permet d’affirmer que l’on sera moins bons ou meilleurs qu’il y a un an.

Duflos, qui attaque sa quatrième saison comme coach des Spacer’s, espère que son équipe « pourra se mêler à la lutte ».
DDM – FRÉDÉRIC CHARMEUX
Sur quels points forts comptez-vous insister pour que votre équipe puisse tirer son épingle du jeu ?
On a essayé de recruter des joueurs qui cochent nos cases et nos valeurs. On sait que l’on va avoir besoin de tout et de tout le monde. C’est notre marque de fabrique. On n’a pas la meilleure équipe ni les meilleurs joueurs, ça c’est une évidence. Il va falloir retrouver cet état d’esprit qui nous a fait faire de belles choses les deux dernières saisons. Ou tu as des stars et tu gagnes comme ça, ou tu crées une équipe, une ambiance, et nous c’est ce que l’on doit faire. On en a parlé aux nouveaux en leur inculquant cette façon d’exister. De toute façon, on n’a pas les moyens de faire autrement.
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Si vous aviez les moyens, justement, vous auriez sans doute conservé vos deux jeunes pépites. N’est-ce pas frustrant de les voir partir si vite ?
Bien sûr. Cela arrive un peu tôt car on n’a pas pu tirer les bénéfices du risque pris la saison dernière en les exposant comme on l’a fait. Mais c’est le jeu. On sait très bien que l’on ne peut pas rivaliser avec les grosses écuries européennes ni les priver de cette opportunité. Notre fierté c’est de les voir partir pour deux grosses équipes d’un des meilleurs championnats du monde (Italie/Feral à Cuneo, Duflos-Rossi à la Lube). On travaille aussi pour ça.
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On connaît l’importance du pointu au volley : vous avez confié cette responsabilité à Timo Beriot qui n’a quasiment jamais évolué à ce poste auparavant. Un vrai pari ?
Oui. C’est ce que l’on a fait sur tous les postes en même temps : des joueurs qui demandent confirmation (Tibo Rippert, Wilson Silva), des revanchards (Pierre Derouillon), des jeunes (Théo Martzluff, Jules Duthoit). Timo n’a joué que deux mois à ce poste mais c’est une option dans laquelle on croit. Tant mieux si ça marche (il sourit).
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Deux qualifications successives en play-off, cela donne forcément envie d’y revenir. Est-ce l’objectif cette saison encore ?
C’est impossible de donner nos objectifs aujourd’hui. Je ne peux pas du tout vous dire ce que l’on sera capable de faire et c’est encore plus vrai pour les autres (sourire). C’est un championnat très dense et sur le papier je ne vois pas d’équipe en dedans. Cela va être une belle bagarre tous les week-ends et j’espère que l’on pourra se mêler à la lutte.
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Vous entamez votre quatrième saison à Toulouse. Quel regard portez-vous sur l’évolution du club depuis votre arrivée ?
Je trouve que l’on a bien évolué sur tout ce qui touche au sportif. On a un bon staff, on bosse bien et on a d’excellentes conditions de travail. On a une belle salle avec un public très présent. Là où ça pèche un peu toujours c’est financièrement, même si on sent un frémissement avec l’arrivée d’Éric (NDLR : Maugard, le nouveau co-président des Spacer’s avec Didier Conjeaud). J’espère que cela va se confirmer.
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Un petit pronostic pour finir : quel est selon vous le favori pour le titre cette saison ?
Montpellier ressemble à l’ogre du championnat. Il a doublé tous les postes et paraît un peu au-dessus. Il faudra compter sur Tours et Tourcoing sans doute aussi.
Des play-off new look
Les places en play-off habituellement promises aux huit premiers seront cette saison attribuées en deux temps : les six premiers seront directement qualifiés pour les quart de finale tandis que le 7e recevra le 10e et le 8e le 9e (sur le format aller-retour avec golden set en cas d’égalité) pour l’obtention deux derniers billets. « Cela donne plus de chances aux uns et aux autres, à voir, mais sur le principe cela semble intéressant » estime Duflos à ce sujet.