Sur l’île de Nantes, la présence de chancre coloré sur un arbre a conduit les autorités à prendre des mesures inéluctables. L’abattage est la seule solution pour empêcher la propagation de ce parasite.
Des platanes vont être abattus à cause d’un champignon. Sur l’île de Nantes, rue Saint-Domingue, la présence de chancre coloré a été détectée sur un arbre le 1er septembre. Pour empêcher la propagation, la préfecture de Loire-Atlantique annonce dans un communiqué «des mesures de lutte obligatoire s’agissant d’une maladie réglementée».
En lien avec la métropole, elle prévoit de «réaliser dans un délai court l’abattage sanitaire de l’ensemble des platanes situés dans la zone infestée (dans un rayon de 50 mètres autour du platane infesté), selon un protocole qui détaillera chacune des étapes». Ces arbres seront ensuite incinérés. En outre, d’autres règles vont être appliquées comme l’interdiction d’extraire de la terre du périmètre infesté, la désinfection des outils touchant à la zone, ou encore la mise en place d’un dispositif de déclaration préalable pour tous travaux à proximité des platanes.
Maladie arrivée lors de la Seconde Guerre mondiale
L’abattage est la seule manière de lutter contre ce parasite très virulent. «Le champignon responsable, Ceratocystis platani, pénètre dans l’arbre par les plaies du système racinaire ou aérien ou par soudure entre les racines. Il provoque inéluctablement la mort de l’arbre par dessèchement en deux à cinq ans. Il n’existe aucun moyen curatif», soulignent les services préfectoraux. Touchant spécifiquement les platanes, le chancre coloré ne s’attaque pas aux autres espèces végétales, ni aux humains et animaux.
Dans un arrêté, le préfet stipule que «la maladie du chancre coloré constitue une grave menace pour les platanes ligériens». Sur le territoire métropolitain nantais, on en compte environ 4000. Déjà en 2019, un foyer avait été détecté sur la place du marché de Talensac, dans le centre de Nantes. Avec la rue Saint-Domingue, ces deux zones sont désormais dans le collimateur des autorités. Les interventions auprès des platanes restent réglementées et les propriétaires ou détenteurs de platanes sont tenus de faire contrôler leurs arbres au moins une fois par an. Dans un guide pratique de la charte des arbres, Nantes Métropole précise qu’après détection, «le foyer est considéré comme actif et potentiellement contaminant pendant une durée de 10 ans, à compter de la déclaration».
Comme relaté par l’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES), cette maladie vasculaire incurable provient des États-Unis. Ce champignon est arrivé en France lors de la Seconde Guerre mondiale. «L’hypothèse la plus courante est qu’il aurait été amené sur des emballages en bois contaminés transportés par les troupes américaines. Sa présence s’est depuis progressivement étendue en Europe», précise sur son site internet l’établissement chargé d’évaluer les risques sanitaires dans plusieurs domaines dont l’environnement.