Par
Amandine Vachez
Publié le
21 oct. 2025 à 12h40
L’école Centrale de Lille (Nord) basée à la Cité Scientifique de Villeneuve-d’Ascq, a profité de cette rentrée scolaire de 2025 pour présenter son plan de développement, horizon 2035. Un plan « ambitieux, mesurable, réaliste et enthousiaste », présente le Directeur général de Centrale Lille Institut, Thomas Maurer. Construit en interne par l’école d’ingénieurs d’excellence lilloise, il se décline autour de quatre grandes orientations. L’idée principale : rester une école d’excellence au service du monde de l’entreprise et de ses besoins actuels et à venir, tout en attirant encore et toujours plus de talents entre ses murs.
Expertise, formation, innovation…
Quatre grandes orientations constituent ce plan de développement, construit et validé à l’unanimité par le conseil d’administration de l’école, il y a quelques mois. Il entre officiellement en action à cette nouvelle rentrée scolaire. À savoir :
- l’expertise et la connaissance des entreprises industrielles ;
- l’excellence dans la formation, la recherche et l’innovation ;
- le rayonnement de l’établissement aux échelles régionale, nationale et internationale ;
- les moyens mobilisés pour mettre en œuvre le plan stratégique.
Ce plan est le résultat de 18 mois de travail, une « construction collective » impliquant les personnels et élèves de l’école. Des industriels ont aussi été consultés, pour construire un projet global qui ait du sens et une cohérence à tous les niveaux, depuis la formation jusqu’à l’entreprise.
« Il y a eu beaucoup de débats en interne. Ce n’est pas une stratégie de direction mais d’établissement », insiste Thomas Maurer. Il présente des exemples de ce que permettront ces orientations, concrètement :
- allouer un plus gros budget par élève au cours de sa formation (de 45 millions à 69 millions d’euros) ;
- recruter des professeurs associés (meilleur statut que celui de vacataire classique) ;
- créer une direction des relations entreprises qui fluidifiera les échanges et permettra de développer les partenariats historiques de l’école ;
- simplifier des process.
L’école, qui compte 2 200 étudiants, passerait aussi à 3 000 à l’horizon 2035.
C’est un moment charnière pour l’institut, dans ce contexte très changeant. La transition énergétique tire les ficelles de la réflexion de ce projet.
Matthias Povse, président du Conseil d’administration de Centrale Lille.
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Des transitions longues en perspective, avec des points d’étape
Pourquoi un projet sur 10 ans ? « Ce sont des transitions qui vont être longues, c’est une vraie transformation à plusieurs niveaux », précise Matthias Povse. Et Thomas Maurer de compléter : « Cela demande des transformations hybrides et transverses. » Par exemple, concernant l’IA, « on va être sur de l’ingénierie augmentée plutôt que sur de la substitution. »
Des étapes clés sont ajoutées à ce projet, à l’horizon 3 ou 5 ans. Par exemple, créer un écosystème de formation, pour proposer des parcours complets et plus agiles aux élèves. « En plus d’avoir des parcours spécifiques avec ENSCL, ITEEM, IG2I, nous proposons des parcours croisés avec d’autres écoles, comme l’Edhec et Skema. L’objectif est de proposer des formations adaptées aux besoins en entreprise. Nous ne sommes plus sur un parcours classique, unique. Ce n’est plus ce qui est attendu des étudiants et des entreprises », appuie Thomas Maurer.
Les représentants de cette école, dont 91 % des diplômés sont en poste 3 mois après la fin de leur formation, insistent sur le fait que Centrale est une école publique, et qu’il est essentiel pour elle de garder un lien avec le monde industriel. « Ça participe au fait que nous soyons une école d’excellence, reconnue comme école d’enseignement supérieur de formation, de recherche et d’innovation », relate Thomas Maurer.
Une école qui « entend jouer son rôle sur le territoire »
Matthias Povse met en valeur le phénomène de « réindustrialisation décarbonée » localement. « Il y a une grande densité d’acteurs en Hauts-de-France, et ça joue collectif. Centrale Lille entend jouer son rôle sur le territoire. » À côté de cela, l’école a à cœur de maintenir sa réputation et d’exister davantage sur l’échiquier international.
En somme, l’école présente un plan ambitieux mais savamment étudié, « réalisable ». Notamment au niveau budgétaire. L’école compte en particulier sur la recherche déjà « très active ». « La science est au cœur du projet. Il nous a fallu nous conforter dans nos forces, mais aussi mener une réflexion pour établir une trajectoire financière très précise », appuie Thomas Maurer. Enfin, il insiste sur le fait que l’établissement a conscience qu’il faudra sans doute ajuster des éléments, au fil de l’eau : « Il est important d’avoir un objectif sur le temps long ; nous avons choisi 2035. Mais ça ne veut pas dire qu’on ne sera pas agiles. »
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