TÉMOIGNAGE – L. a porté secours à une femme qui tentait de se suicider en se jetant d’un immeuble du 10e arrondissement. Il a été blessé en réceptionnant la victime, désormais hors de danger.
«J’ai mal, mais je suis fier de moi», résumé sobrement L., au lendemain d’un sauvetage qui restera assurément gravé dans sa mémoire. Dimanche dans la soirée, ce jeune français de 28 ans et d’origine ivoirienne est devenu un héros malgré lui en sauvant une femme d’une tentative de suicide intervenue en pleine rue à Marseille.
«J’étais convié à un pot de départ prévu à 19 heures dans le 10e arrondissement. J’ai demandé si je pouvais venir un peu avant car j’étais de retour à Marseille. C’est lorsque je me suis garé en voiture en bas que j’ai entendu des cris», témoigne L. auprès du Figaro. En levant la tête, le jeune homme aperçoit alors une femme se tenir à la rambarde d’un balcon. «J’entendais des gens hurler “Aidez-nous !” et j’ai vu des pieds dans le vide, puis une dame qui essayait d’attraper son amie depuis le quatrième étage d’un immeuble», poursuit L., encore marqué par ce qu’il a vécu.
Trou de mémoire
«J’étais seul en bas et je me suis demandé ce que j’allais faire. Quelqu’un a dit d’envoyer des coussins, et c’est là que j’ai vu la femme regarder en arrière avant de basculer. Je ne sais pas comment j’ai fait, mais je l’ai réceptionnée et on a été projeté tous les deux en arrière. C’est allé très vite, je n’ai pas eu le temps de réagir», souffle le sauveur, qui explique ne pas se souvenir de ces quelques instants cruciaux.
Lui et la victime, qui tentait de mettre fin à ses jours sur fond de déception sentimentale selon nos confrères de La Provence, ont été pris en charge par les secours. L. souffre d’une double fracture de la malléole mais leurs jours ne sont pas en danger d’après les marins-pompiers de Marseille. «Elle a quelques blessures, mais rien de grave. De mon côté, je reste un peu bloqué psychologiquement par ce moment. Je n’avais pas eu la sensation qu’elle était sauvée. J’ai toujours en tête l’image d’elle qui tombe et de moi qui me demande si je devais y aller ou non», poursuit-il.
«Si elle était tombée différemment, j’aurais pu ne plus être là pour en parler aujourd’hui. Mais si je suis là, ce n’est pas pour rien. Il ne faut pas avoir peur de s’entraider», soutient L., qui n’a pas encore pu rencontrer celle qu’il a sauvée mais a déjà reçu des félicitations de la part des forces de l’ordre.