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Volodymyr Zelensky (ici le 10 juillet) et ses alliés font bloc sur la question territoriale, face aux pressions de Donald Trump.
INTERNATIONAL – L’Ukraine et les Européens répliquent après le coup de pression de Donald Trump. Alors que le président américain a urgé Volodymyr Zelensky de trouver un accord de paix avec Vladimir Poutine, Kiev et plusieurs de ses alliés en Europe ont fait front sur la question territoriale dans un communiqué conjoint diffusé ce mardi 21 octobre.
« Nous soutenons fermement la position du président Trump selon laquelle les combats doivent cesser immédiatement, et que la ligne de contact actuelle doit servir de base pour les négociations », ont plaidé avec Volodymyr Zelensky plusieurs dirigeants, dont ceux de la France, la Grande-Bretagne ou encore l’Allemagne, dans un communiqué conjoint.
« Nous restons attachés au principe selon lequel les frontières internationales ne doivent pas être modifiées par la force », ajoutent-ils toutefois, en s’engageant également à maintenir leur soutien pour que l’Ukraine reste « dans la position la plus forte possible ». « Nous devons intensifier la pression sur l’économie de la Russie et son industrie de défense, jusqu’à ce que Poutine soit prêt à faire la paix », est-il écrit.
Ce communiqué commun est signé par les dirigeants de l’Ukraine, de l’Union européenne, de la France, de la Grande-Bretagne, de l’Allemagne, de l’Italie, de la Pologne, du Danemark et de la Finlande. Ils ne cessent d’appeler à renforcer la pression sur Moscou, y compris depuis Washington où le président américain a jusqu’à présent refusé de prendre des sanctions contre la Russie.
Trump entretient le flou avant sa rencontre avec Poutine
Une rencontre avec son homologue russe Vladimir Poutine à Budapest a été annoncée – même si le délai reste très flou – et les dirigeants européens redoutent un accord qui se ferait au détriment de l’Ukraine et des intérêts de sécurité en Europe. Après sa rencontre avec Volodymyr Zelensky le 17 octobre à la Maison Blanche, le président américain avait plaidé face aux journalistes pour que les belligérants s’« arrête[nt] là où ils en sont, sur les lignes de front ».
Une position qu’il n’avait apparemment pas défendue lors de son échange avec son homologue ukrainien, selon plusieurs médias américains qui ont même affirmé que la discussion avait tourné à la « dispute houleuse » entre les deux chefs d’État. « Si Poutine le souhaite, il va vous [l’Ukraine] détruire », a lancé Donald Trump selon le Financial Times. Le journal économique et l’agence Reuters assurent tous les deux que face à Volodymyr Zelensky, le président américain a évoqué un échange de territoires entre Kiev et Moscou.
Une proposition défendue par Vladimir Poutine et qu’il avait exposée à Donald Trump lors d’un appel la veille de la rencontre avec l’Ukrainien à la Maison Blanche. Le président russe mentionnait alors la possibilité de restituer les régions de Zaporijjia et Kherson, qu’il ne contrôle que partiellement, en échange de la totalité de la région très stratégique de Donetsk. Plusieurs médias américains assurent qu’un « deal » similaire a été proposé à Volodymyr Zelensky par le locataire de la Maison Blanche.
À l’issue de la rencontre, celui-ci a pourtant nié avoir demandé à Kiev de céder toute la région du Donbass, qui correspond aux oblasts de Donetsk et Louhansk.