Par
Isabelle Villy
Publié le
21 oct. 2025 à 20h06
Mamadou Garanké Diallo, d’origine guinéenne, travaillait dans la boucherie du quartier Waddington, à Darnétal (Seine-Maritime), près de Rouen, depuis 2020, d’abord avec son patron Claude Renard, qu’il appelait « papi », puis avec Frédéric Becu quand ce dernier a repris la boutique.
Après que la préfecture lui a signifié une obligation de quitter le territoire français (OQTF), le jeune homme de 21 ans a tout abandonné : la vie professionnelle qu’il menait à Darnétal, les liens affectifs qu’il avait noués avec toutes les personnes qui l’ont aidé et pour certaines, hébergé… Tous ceux qui constituaient comme une deuxième famille pour Mamadou Garanké Diallo.
La peur l’a poussé à tout quitter
Mais la peur qui l’a accompagné depuis juin 2025, quand il a reçu son avis d’expulsion, a été la plus forte. Du jour au lendemain, il a tout quitté sans un mot, avec l’idée de fuir vers un autre pays, l’Angleterre en l’occurrence. Quelques semaines plus tard, en septembre dernier, il a trouvé la mort à Dunkerque, comme nous l’avions relaté début octobre.
« Mamadou Garanké Diallo était un modèle de réussite républicaine. Son intégration était une évidence pour tous, sauf pour les services de l’État », a dénoncé ce mardi 21 octobre la députée de la 1ère circonscription de la Seine-Maritime Florence Hérouin-Léautey à l’Assemblée nationale.
Il faut 7 000 euros pour le rapatriement
« Koura Diouf, présidente de l’association qui l’a suivi, a lancé une cagnotte pour aider au rapatriement de Mamadou en Guinée, auprès des siens », confie Frédéric Becu, toujours abasourdi, aujourd’hui, après la mort du jeune homme. Ses clients, à la boucherie, continuent d’ailleurs de lui parler de Mamadou Garanké Diallo.
Sur la vitrine de la boucherie, Frédéric Bécu a placardé l’affiche qui invite chacun à participer à la cagnotte : « la somme nécessaire pour le rapatrier de Dunkerque en Guinée s’élève à 7 000 euros », précise le commerçant. Mardi 21 octobre, près de 4000 euros avaient déjà été collectés.
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