Le Belize, petit pays d’Amérique centrale, a signé un accord de «tiers pays sûr» avec les États-Unis, ont annoncé lundi les deux parties, alors que l’administration Trump cherche à accélérer les expulsions et à dissuader les migrants de venir vers le nord.
Le contenu de cet accord n’était pas encore clair, mais il intervient alors que le président américain, Donald Trump, exerce une pression croissante sur les pays d’Amérique latine et d’Afrique pour qu’ils l’aident à mettre en œuvre son programme d’immigration.
Cet accord semble similaire à un accord passé avec le Paraguay, annoncé par le Département d’État américain en août, qui prévoyait un accord de «tiers pays sûr» permettant aux demandeurs d’asile actuellement présents aux États-Unis de demander une protection dans ce pays sud-américain.
Au cours du premier mandat de Donald Trump, les États-Unis ont signé plusieurs accords de ce type qui obligeaient les demandeurs d’asile à demander une protection dans d’autres pays, comme le Guatemala, avant de poursuivre leur route vers le nord.
Cette politique a été critiquée comme une façon détournée de compliquer la demande d’asile aux États-Unis pour les migrants, et a ensuite été annulée par l’administration Biden.
Plus tôt cette année, le Panama et le Costa Rica ont également accepté des vols américains transportant des centaines de personnes expulsées originaires de pays asiatiques – sans qualifier ces accords d’accords de «tiers pays tiers sûrs» –, plongeant ainsi les migrants dans une sorte de vide juridique international.
Les États-Unis ont également signé des accords, notamment des accords d’expulsion, avec le Soudan du Sud, l’Eswatini et le Rwanda, pays déchirés par la guerre.
Le gouvernement du Belize a déclaré lundi dans un communiqué qu’il «conserve un droit de veto absolu sur les transferts, avec des restrictions sur les nationalités, un plafond pour les personnes transférées et des contrôles de sécurité complets».
Le gouvernement de ce pays majoritairement rural, coincé entre le Mexique et le Guatemala, a réitéré son «engagement envers le droit international et les principes humanitaires, tout en garantissant de solides garanties nationales». Aucune personne considérée comme une menace pour la sécurité publique ne sera autorisée à entrer dans le pays, a-t-il déclaré.
Lundi, le Bureau des affaires de l’hémisphère occidental du Département d’État a remercié le Belize dans une publication sur les réseaux sociaux, qualifiant l’accord de «jalon important pour mettre fin à l’immigration clandestine, mettre un terme aux abus du système d’asile de notre pays et renforcer notre engagement commun à relever ensemble les défis de notre hémisphère».
Cette décision a suscité des critiques virulentes de la part des responsables politiques béliziens, qui ont vivement critiqué l’accord. Ils l’ont qualifié de «décision aux conséquences nationales profondes», annoncée avec un manque de transparence de la part du gouvernement.
L’accord doit être ratifié par le Sénat bélizien pour entrer en vigueur.
«Cet accord, de par sa nature même, pourrait remodeler les systèmes d’immigration et d’asile du Belize, imposer de nouvelles charges financières aux contribuables et soulever de graves questions de souveraineté et de sécurité nationales», a écrit Tracy Taegar Panton, cheffe de file de l’opposition au parlement bélizien, sur les réseaux sociaux.
«Le Belize ne peut ni ne doit servir de dépotoir à des individus que d’autres pays refusent d’accueillir », a-t-elle aussi écrit.