Une profession à l’image de l’UE : vieillissante. C’est à Chypre que la part des agriculteurs de moins de 40 ans est la plus basse (5 %) et en Autriche qu’elle est la plus importante (23 %) – la France est à 18 %. L’agriculteur européen a en moyenne 57 ans – 51, 5 en France – et la part des moins de 40 ans a plongé à 12 % de la population agricole européenne en 2020 contre 28 % en 2010. Le plan de Bruxelles est donc de la remonter à 24 % en 2040, en rendant le métier plus attractif. L’exemple à suivre : celui de la réussite autrichienne, qui combine aides financières à l’installation, avantages fiscaux sur les transmissions d’exploitations, formations et incitations à l’adoption de pratiques comme l’agriculture bio.

Un « pack de démarrage »

Le commissaire Christophe Hansen demande aux 27 de doubler leurs budgets totaux actuels de la Pac pour le renouvellement à, au moins, 6 % de leurs enveloppes réservées à l’agriculture, contre 3 % actuellement. En dehors de la stricte enveloppe de 300 milliards d’euros pour la Pac, qui va bientôt faire l’objet d’un âpre combat entre les États membres inquiets de sa diminution, ils pourront puiser dans d’autres outils comme le nouveau Fonds de compétitivité.

Les 27 devront aussi mettre à disposition des jeunes agriculteurs un « pack de démarrage » complet, comprenant une aide à l’installation, une aide au revenu dégressive, une aide à l’investissement et l’accès aux instruments financiers.

Sur l’accès au crédit, elle propose le triplement du niveau maximal de l’aide de la Pac pour l’installation des jeunes agriculteurs, de 100 000 à 300 000 euros, et une intervention de l’UE jusqu’à 85 % pour soutenir les investissements des jeunes agriculteurs.

La Commission a aussi proposé, dans le cadre de sa refonte de la PAC, de supprimer les paiements directs aux agriculteurs en retraite, dès 2032. La Commission incite donc les pays membres à améliorer la retraite des agriculteurs pour qu’ils puissent partir l’esprit tranquille et céder plus facilement leur exploitation. Bruxelles demande encore d’améliorer la profession avec des mesures de soutien à la création d’entreprises et à la formation, de meilleurs dispositifs de succession ou encore des services d’aide sociale pour mieux concilier vie professionnelle et vie privée.