L’affaire a suscité un vif émoi à Saint-Laurent-du-Var et au-delà. Le 1er octobre, deux familles d’élèves de l’école maternelle Pasteur, située au sein du groupe scolaire de la gare, déposaient plainte contre un enseignant pour soupçons de viols sur leur enfant respectif, tous deux âgés de 4 ans.
Comme nous le révélions le 10 octobre, les deux garçonnets évoquent notamment un « doigt dans les fesses » ou encore avoir vu le sexe de leur maître. Choqués, les parents témoignent sous couvert d’anonymat. Une enquête préliminaire pour viol sur mineur de 15 ans par personne ayant autorité est alors ouverte au commissariat de Cagnes-sur-Mer.

20 jours après la première plainte des familles, le parquet de Grasse a donc annoncé ce mardi, par voie de communiqué, le classement sans suite de l’affaire.
« Aucune souffrance post-traumatique »
Une décision prise après une expertise et des entretiens menés avec les parents et les enfants. Ainsi, les deux garçons ont été vus par un expert assermenté dont les conclusions sont les suivantes : « Il n’a été fait état d’aucune souffrance post-traumatique tout en relevant des signes de suggestibilité, l’un des enfants revenant une nouvelle fois sur les confidences faites à ses parents. »
Après cette annonce, les parents des élèves n’ont pas tardé à riposter.
« Les représentants légaux des deux jeunes enfants de 4 ans déposent conjointement une plainte avec constitution de partie civile près le Tribunal Judiciaire de Grasse », indiquent, ce mardi 21 octobre, dans un courrier électronique, leurs conseils Maitres Romain Guerinot et Audrey Giordan.
« En effet, de trop nombreux dysfonctionnements sont présents dans l’enquête qui a été menée par le commissariat de Cagnes-sur-Mer, poursuivent les avocats. Les faits allégués par ces enfants de 4 ans sont plus qu’étonnants et pour autant l’un d’eux n’a été entendu que quelques minutes dans la salle Mélanie par une fonctionnaire ayant validé des commentaires sur la présomption d’innocence sur les réseaux sociaux. Un tel comportement pose question. »

Maitres Romain Guerinot et Audrey Giordan s’interrogent également sur l’attitude l’Académie.
« Il conviendra également de faire la lumière sur l’intervention de l’académie bien tardive. Les familles ont déposé plainte dès le 1er octobre pour autant le maitre d’école a été suspendu à titre conservatoire que le mardi 7 octobre. »
Et de conclure : « Si la présomption d’innocence est un principe fondamental en droit français, il n’en demeure pas moins exact que la parole d’enfants sur des faits aussi graves ne saurait être balayée en quelques instants. »