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Rédaction Rennes

Publié le

22 oct. 2025 à 11h09

L’accident s’était produit le 25 novembre 2021 au matin sur l’avenue Gros-Malhon au niveau du cimetière du Nord, au nord de Rennes. Jean-Pierre, 68 ans, avait été percuté sur le passage piéton devant le cimetière par le véhicule conduit par Guy, qui venait de Saint-Grégoire. L’automobiliste avait lui-même « appelé les secours » et « porté assistance » à la victime, est-il indiqué lors de l’audience, au tribunal correctionnel de Rennes, jeudi 16 octobre 2025.

Décédé deux ans plus tard

Jean-Pierre n’était pas mort sur le coup : il avait été transporté à l’hôpital de Pontchaillou avec un « polytraumatisme », des « saignements », des « fractures faciales » et des « membres inférieurs ».

Il était décédé au centre de rééducation Saint-Hélier près de deux ans plus tard, le 24 août 2023, sans avoir jamais regagné son domicile depuis l’accident. L’autopsie avait attribué le décès à une « sténose trachéale » (un rétrécissement anormal de la trachée) survenue après une « trachéotomie », qui résultait de « l’évolution de son état après l’accident ».

Le conducteur n’a « pas vu » la victime

Entendu en février 2024, Guy avait expliqué qu’il roulait à « 30-40 km/h » pour se rendre à un « rendez-vous médical » en passant par cette route qu’il « empruntait régulièrement ».

Il affirmait n’avoir « pas vu » la victime en raison de la « pluie » et de la « pénombre » : il n’avait pris conscience d’avoir percuté quelqu’un qu’après avoir entendu un « impact sur son pare-brise ». Un témoin avait d’ailleurs été « surpris » par « l’attitude » du piéton, qui marchait « les yeux rivés sur le sol » et avait déjà manqué de se faire percuter par un premier véhicule.

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Un passage piéton jugé dangereux

Devant le tribunal correctionnel de Rennes, jeudi 16 octobre 2025, Guy – aujourd’hui âgé de 57 ans – a fait part de ses « pensées » pour la famille du défunt, dont il n’a appris le décès que « début 2024 ».

« La particularité de ce passage piéton, c’est qu’on ne le voit pas à l’avance », tente-t-il de justifier : l’endroit est « en descente » et « peu sécurisé ». « Ça ne m’étonnerait pas s’il y avait un autre accident », juge ce responsable de la sécurité routière pour une entreprise de commerce alimentaire, qui assure être « très sensible » aux risques routiers.

Une « faute d’imprudence »

Reste que « quand on est au volant d’un véhicule, il faut toujours être vigilant », assène l’avocate de la famille de la victime. Or Guy a précisément « manqué de vigilance » en « n’adaptant pas son allure » au danger. La famille de Jean-Pierre est aujourd’hui « complètement détruite », fait valoir Me Laura Sirgant. Elle ne demande pas d’indemnisation, car une « expertise » est nécessaire pour chiffrer les « préjudices » de ses clients.

Guy a commis une « faute d’imprudence », confirme le procureur de la République, qui avait requis six mois de prison avec sursis. Il avait demandé au passage la requalification de cet « homicide involontaire » en « blessures involontaires avec incapacité supérieure à trois mois » en raison du « lien de causalité indirecte » entre l’accident et la mort de Jean-Pierre.

L’avocat de Guy, Me Pascal Robin, avait jugé cette requalification « légitime » et demandé aux juges rennais de « faire preuve d’indulgence » envers son client, père de trois enfants et jamais inquiété par la justice jusqu’alors. Le tribunal s’est finalement rangé aux réquisitions du parquet.

RB et GF (PressPepper)

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