Par
Zoe Hondt
Publié le
22 oct. 2025 à 12h26
Lundi 20 octobre, un homme de 29 ans et une femme de 24 ans ont été jugés en comparution immédiate, au tribunal de Lille (Nord). Le couple est mis en cause pour complicité et violences aggravées, à l’encontre d’un beau-frère : le conjoint de la sœur de la prévenue. Les faits se sont déroulés quatre jours plus tôt, à Roubaix : à la sortie du bus, les deux beaux-frères entrent dans une violente altercation, en raison de conflits antérieurs. La compagne du prévenu serait alors arrivée avec un couteau de cuisine, et lui aurait demandé de « planter » son beau-frère. Récit.
L’arme n’a jamais été retrouvée, mais la victime a une plaie au niveau du thorax
Le 17 octobre 2025, à 14h15, un homme d’une vingtaine d’années se rend au commissariat de Roubaix. Il explique avoir eu un violente altercation avec son beau-frère à la sortie du bus, la veille vers 19h30. Il souhaitait discuter avec ce dernier, qu’il accuse d’avoir volé sa moto et incendié le domicile de ses parents. Les choses s’enveniment et les coups pleuvent entre les deux hommes.
Alertée par le bruit, la compagne du prévenu serait alors arrivée avec « un couteau de dix centimètres » et aurait demandé à son conjoint de « planter » le compagnon de sa sœur. La victime, blessée et « en état de choc », s’enfuit avant d’être secourue par une ambulance. L’arme n’a pas été retrouvée.
« Je n’arrive plus à dormir tranquillement », témoigne à la barre la victime, « encore traumatisée ». L’expertise médicale atteste d’une plaie « en haut du thorax sur le flanc droit, sans trace d’hésitation« . Avec deux points de suture, l’homme reçoit dix jours d’interruption totale de travail.
Au tribunal, le prévenu de 29 ans admet les insultes et la bagarre mais conteste le coup de couteau. « Il a mis sa main dans sa sacoche, mais je lui ai sauté dessus avant de voir ce qu’il sortait. » Selon lui, l’arme appartenait à son beau-frère et le coup a été porté accidentellement.
La prévenue de 24 ans a la même version des faits. Chez elle, à quelques mètres de l’arrêt de bus, elle aurait été alertée par les cris. Elle serait alors descendue, mais trop tard… la victime était déjà partie. Selon elle, tout ce que son beau-frère raconte est faux : « Il a une haine envers moi car il pense que j’ai une mauvaise influence sur ma petite sœur, sa compagne. Il a pété un câble. »
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« Il y a des doutes, il faut arrêter les bêtises ! »
L’avocat de la défense accuse la victime. C’est elle qui a voulu discuter avec le prévenu, malgré la « situation extrêmement conflictuelle ». Il rappelle que son client est droitier : comment aurait-il pu donner un coup de couteau au flanc droit ? Selon l’avocat, l’arme appartenait à la victime, qui s’est auto infligé la blessure dans la bagarre. Quant à sa cliente, il précise qu’elle n’aurait pas « mis en péril sa vie de mère ». L’avocat est clair : « Il y a des doutes, il faut arrêter les bêtises ! »
Côté partie civile, l’avocat dénonce un « complot ». La doudoune de son client a été transpercée par la lame du couteau. S’il s’était infligé la blessure, pourquoi trouer son manteau ? L’avocat demande 1 000 euros de dommages et intérêts.
Perplexe, le procureur requiert la prison ferme
Le procureur de la République en est certain : le coup de couteau a été donné « avec franchise ». Il reste peu convaincu face aux explications du couple. Il requiert 18 mois d’emprisonnement avec mandat de dépôt pour le prévenu, et six mois de détention sous bracelet électronique pour sa compagne.
Finalement, le tribunal considère ne pas avoir assez d’éléments à charge contre la prévenue, et ordonne la relaxe. Son conjoint, quant à lui, est condamné à 12 mois d’emprisonnement avec mandat de dépôt. Il a l’interdiction de prendre contact avec la victime pendant trois ans et de détenir une arme pendant cinq ans. Le prévenu de 29 ans doit également indemniser la partie civile à hauteur de 2 000 euros.
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