Ce mardi soir à l’Arena, les Centurions Narbonne sont venus à bout de Toulouse en quatre sets (3-1). Pourtant diminués par plusieurs absences, ils ont affiché une très grande force collective.

Une première, c’est une gageure. Surtout lorsqu’on débute à domicile devant son public, dans une salle comble comme l’Arena. Surtout quand on a perdu son pointu titulaire sur blessure quelques jours auparavant, et que son groupe a été en partie décimé par la grippe 48 heures avant le coup d’envoi. Surtout enfin, lorsque son capitaine, le central espagnol Angel Miguel Fornés, est sur le flanc, embrumé, fiévreux. Sans oublier l’absence de Tom Colomb…

Tout un symbole, le fameux Willner Rivas inscrivait le premier point des Narbonnais à l’attaque. Les Centurions entraient bien dans le match. Pas effarouchés par Toulouse, pourtant un sacré morceau à avaler d’entrée. Thibaut Thoral, la recrue débarquée de Poitiers, capitaine d’un soir, et le Vénézuélien, toujours, frappaient fort et déstabilisaient largement la défense toulousaine.

Le souffle de Thoral

Les Centurions balançaient du spectacle. Au block, Ibrahim Touré, aussi, faisait parler la poudre. Le central se montrait précis. À la passe, le grand Estonien Robert Viiber n’était pas en reste. Liam Patte, en attaque, se révélait mature, à l’aise et marquait également des points. Les Audois menaient 11-8. Les Haut-Garonnais reprenaient des forces, seulement Willner Rivas continuait de les faire souffrir. En face, Timo Beriot ne baissait pas la tête et visait souvent juste.

Le souffle de Thoral emmenait son groupe vers l’équilibre et la justesse. Et c’est lui qui offrait le set aux siens : 25-21.

La deuxième manche démarrait comme la première avec un Narbonne dominateur. Vraiment, les Centurions combinaient excellemment bien, Viiber et Thoral semblaient se trouver les yeux fermés. Il faut dire que ce Thibaut Thoral a une sacrée présence sur le parquet. Il en impose. Au contre, le tout jeune Axel Michel, en lieu et place de Fornés, se débrouillait avec une belle assurance.

À 15-15, Rivas plantait un ace. Temps mort décidait le coach italien de Narbonne, Tubertini. 21-17 proclamait le tableau d’affichage. Thoral se trouait au service mais la mainmise restait audoise… On le sentait, c’était dans l’air. Rivas continuait d’écrire sa symphonie, il enfilait les points avec une incroyable aisance 25-19. Et 2 sets à 0.

Le troisième set ? Pareil. Ces Narbonnais restaient d’un authentique et parfait sérieux. On le lisait sur leurs visages. 4-1. Viiber enchaînait les services. Le colosse Viiber ! Cette équipe dégageait en ce début de troisième round une telle confiance qu’on ne pensait pas Toulouse capable de revenir dans le match.

Une première depuis octobre 2019

Cependant, ces derniers ne lâchaient absolument rien. Que ce Beriot est coriace et malin. Et puissant. 7-7. Pour la première fois de la rencontre, Toulouse prenait le score : 9-10. Pas pour longtemps, Thoral catapultait la balle dans le camp adverse. Puis, le passeur aux allures de géant, marquait un ace. Toutefois, les Spacers de Toulouse insistaient, repassaient un bout de l’oreille par la fenêtre.

Ce set était plus serré que les deux précédents. 16-19, 16-20. En félin, au filet, Touré redonnait le plein d’espoirs à ses coéquipiers. Lopez, aussi, grâce à une réception d’un autre monde sur la droite du parquet. Et Patte sur contre. Et Thoral en attaque…

Las, 24-26 en faveur de Toulouse. Et 2-1.

Le quatrième set était très ardemment disputé. Chacun prenait l’avantage à son tour. 17-19 pour Toulouse après deux fautes narbonnaises. Cette partie était décidément bouillante. Rivas marquait, Michel passait un ace superbe. Magistral. La délivrance, Touré marquait en attaque. 26-24. Le libero Enzo Lopez pouvait se jeter dans les bras de son président Bastien Anglade. C’est la première fois depuis la saison 2019-2020 que les Centurions remportent leur premier match de championnat à domicile. C’était le 12 octobre 2019 contre Ajaccio… au Palais du Travail. Une éternité.