“J’ai effectivement un côté nazi de temps en temps, je l’admets.” “Martin Luther King était le George Floyd des années 1960, le jour férié en son honneur devrait être supprimé et remisé à sa place, au septième cercle de l’enfer.” “Ne jamais faire confiance à un Chinois ou à un Indien.”
Ces messages de Paul Ingrassia sur un groupe de discussion avec des responsables et influenceurs républicains, publiés lundi 20 octobre par Politico, ont eu raison de sa candidature à la tête du Bureau du procureur spécial. L’avocat de 30 ans, nommé par le président américain, Donald Trump, pour diriger cette agence chargée d’enquêter sur des responsables de l’État fédéral, a annoncé mardi 21 son retrait, à la suite de l’opposition de sénateurs républicains. La chambre haute ne semblait plus disposée à confirmer sa nomination.
Paul Ingrassia devait être entendu jeudi par une commission du Sénat. L’audition avait déjà été reportée en juillet, après la révélation de ses liens avec l’influenceur négationniste Nick Fuentes et le misogyne Andrew Tate, rappelle Politico.
“Blague stupide”
Ainsi, estime The New York Times, son nationalisme sulfureux était déjà évident avant la publication de ses messages. Pour le journal, “le fait que son processus de nomination ait été aussi loin montre combien les propos haineux et antisémites sont désormais banalisés ou récompensés par les républicains au pouvoir, qui leur trouvent souvent des excuses”.
C’est ce qui s’est produit la semaine dernière lorsque Politico, déjà, a publié des messages échangés sur Telegram entre des dirigeants locaux de la fédération des Jeunes républicains, dont les membres ont moins de 40 ans. Employant des termes dénigrants au sujet des Noirs (“singes”, “négro”), imaginant violer leurs ennemis ou les envoyer dans des chambres à gaz – “J’adore Hitler”, écrit l’un d’eux –, ces jeunes cadres ont pourtant été défendus par J. D. Vance, souligne le New York Times.
“La réalité, c’est que les gamins font des trucs stupides, surtout les garçons”, a déclaré le vice-président, estimant qu’une “blague stupide” ne devait pas conduire à “gâcher leur vie”, cite The Guardian.
Certains auteurs de ces messages ont néanmoins subi des conséquences : les sections locales des Jeunes républicains dans le Kansas et l’État de New York ont été suspendues par les dirigeants locaux du parti. Dans ces deux États, des chefs de file des Jeunes républicains impliqués dans le scandale, qui travaillaient par ailleurs pour des élus républicains, ont été limogés.