Circulez, y’a rien à voir. Rennes a-t-elle un problème de réputation ? Quelle est la stratégie de la collectivité pour l’améliorer ? Au sein de la Ville, il n’y a pas de sujet. Contrairement à l’après loi Travail en 2016, marquée par une tentative de contre-offensive pour redorer le blason terni de la capitale bretonne, la question est désormais ramenée à une invention journalistique.
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À l’intérieur, Rennes serait peuplée d’habitants heureux et fiers de leur cité. À l’extérieur, elle serait victime du bashing de quelques médias ennemis et de l’instrumentalisation d’adversaires politiques, honnissant sa maire et sa majorité écolo-socialiste. C’est un point de vue que l’on peut étayer, en partie, factuellement. Commode, il permet aussi de ne pas alimenter un « non sujet », dont la subjectivité complexifie l’appréciation. Il fait pourtant fi de quelques réalités, qui le pondèrent.
Comme un boomerang
Le nombre de contributions, recueillies en peu de temps sur le site du Télégramme, témoigne de l’écho qu’il trouve dans l’opinion. Idem lorsqu’on regarde l’évolution des citations de Rennes sur la toile. De manière plus impressionniste, le nombre de fois où les membres de cette rédaction sont interpellés par des non-Rennais s’inquiétant de la trajectoire prise par notre territoire, nous a interpellés au point d’en faire ce sujet.
Pour la maire, cette situation présente-t-elle un risque politique à six mois des municipales ? A priori, non, si l’on se réfère à l’absence de proactivité des élus sur le sujet. Dans les faits, la chose est difficile à évaluer. Une élection est le fruit d’une multitude de paramètres et d’un rapport de force qui, à Rennes, semble clairement établi, élection après élection. En niant le sujet, la maire cantonne ses adversaires à des oiseaux de mauvais augure, soucieux de se « refaire la cerise » sur la rubrique des faits divers. Elle prend aussi le risque de passer à côté d’un mouvement qui pourrait, sur le long terme, saper les fondamentaux de la réussite rennaise. Et revenir comme un boomerang.
