Par
Hugo Hancewicz
Publié le
23 oct. 2025 à 7h12
Il y a plus d’un an et demi, un fracas avait résonné dans le cœur de la ville rose. Le 9 mars 2024, un immeuble de la rue Saint-Rome, en plein centre historique de Toulouse, s’effondrait au petit matin. Par chance, le bâtiment avait été évacué à temps et aucune victime n’était à déplorer. Mais pour les riverains et les commerçants alentour, le choc a laissé des traces. Depuis, le calme est revenu et les façades voisines ont commencé à être scrutées d’un autre œil. Derrière les volets anciens et les murs de briques roses, plusieurs questions taraudent toujours les habitants : d’autres immeubles risquent-ils le même sort ? Et comment prévenir une telle catastrophe ? Reportage avec les équipes de la mairie de Toulouse.
Une multitude de signalements depuis 2024
Depuis ce terrible jour de mars 2024, les services municipaux ont vu leurs dossiers exploser. « Nous avons fait face à une véritable avalanche de signalements », confie François Chauvet, directeur de la protection de la population à la mairie de Toulouse. En un an, le nombre d’alertes est passé d’une cinquantaine à plus de 400. Fissures inquiétantes, murs fragilisés, façades en mauvais état, logements insalubres… la liste des préoccupations n’a cessé de s’allonger.
Et les conséquences se sont rapidement fait sentir. Entre 15 et 20 arrêtés de péril ont été pris au cours de l’année. Concrètement, une telle mesure est prise lorsqu’un immeuble ou ses parties communes présentent un danger de sécurité pour ses occupants, des voisins, des passants, en raison de sa solidité. Pour éviter que le drame ne se répète, la mairie mise désormais sur la prévention.
Nous travaillons désormais davantage en amont, en sensibilisant copropriétés et agences immobilières pour qu’elles fassent elles-mêmes les diagnostics avant qu’il ne soit trop tard.
François Chauvet
Directeur de la protection de la population de la ville de Toulouse
Rue Temponières : un immeuble sous surveillance
Parmi les exemples, la situation d’un immeuble de la rue Temponières, à deux pas du 4 rue Saint-Rome. Là encore, la façade montrait des signes inquiétants, « elle avait tendance à venir sur la rue », relate François Chauvet.
La mairie est intervenue en urgence pour stabiliser le bâtiment, une opération chiffrée entre 150 000 et 180 000 euros. Depuis un an, le bâtiment est vide et attend que les copropriétaires prennent le relais pour assurer la suite des travaux.

Ci-dessus, l’immeuble rue Temponières a été stabilisé. (©Hugo Hancewicz/Actu Toulouse)
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Mais ces travaux, coûteux et complexes, peuvent prendre (beaucoup) de temps.
« Il faut que tout le monde s’accorde et que les fonds nécessaires soient trouvés », précise-t-on côté mairie. En attendant, les imposants échafaudages et étais en bois restent adossés aux façades dans de nombreuses rues du centre historique de Toulouse.
Des commerçants qui reprennent des couleurs
Du côté des commerçants, la vie a rapidement repris. Après des semaines compliquées et des rues barrées, le flux de clients est bel et bien de retour. Certains ont même pu bénéficier de terrasses supplémentaires pour relancer leur activité, et de nouvelles enseignes se sont installées dans le quartier. Un signe encourageant qui montre que l’hypercentre attire toujours autant.
« Il y a eu des inquiétudes, bien sûr, mais personne ne dit ‘je ne veux plus vivre dans le centre’ », assure Laurence Katzenmayer, la maire de quartier. Et l’élue se réjouit toujours autant de voir les étudiants s’installer dans le cœur de ville.
Des avancées pour le 4 rue Saint-Rome ?
La fameuse tour Serta, adossée au 4 rue Saint-Rome, demeure le symbole de cette année dramatique et fait encore aujourd’hui l’objet d’une surveillance étroite. Des capteurs de mouvement y ont été installés, et selon la mairie, le bâtiment « ne bouge quasiment pas ».

Des capteurs de mouvement sont installés sur la tour Serta. (©Hugo Hancewicz/Actu Toulouse)
Les propriétaires planchent désormais sur la meilleure manière de reconstruire l’immeuble. Une présentation du projet est attendue avant la fin de l’année.
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